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Le décryptage éco. Pour la première fois depuis 2009, on ouvre plus d’usines en France qu’on n'en ferme

Une étude recense 87 créations de sites industriels contre 61 fermetures en 2017. Le décryptage de Fanny Guinochet. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le site historique du Coq sportif à Romilly-sur-Seine, en juin 2017. La marque textile a relocalisé sa production en France. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

On parle beaucoup des fleurons français rachetés par des entreprises étrangères, comme Alstom ou STX, ou encore des sites qui vont mal, GM&S. Est-ce que l’industrie française est vouée à disparaître ? Non : la France crée plus d’usines qu’elle n’en ferme. C’est ce que dit une étude de l’observatoire Trendeo.

Depuis le début de l’année, il y a eu 87 créations de sites industriels contre 61 fermetures. C’est donc positif. Et on n’a pas vu ça depuis la crise de 2008 qui nous a fait perdre plus de 600 usines sur le territoire.

Quand on regarde de près l’étude, on voit que c’est surtout le rythme des fermetures qui ralentit. Les entreprises françaises résistent mieux. Elles font moins faillites Il y a moins de retard de paiement. Elles ont une meilleure trésorerie.

Des créations, mais pas de réindustrialisation massive

L’industrie française est un malade dont on a stoppé l’hémorragie mais elle est encore convalescente. Elle n’a pas retrouvé toute son énergie. Il ne s'agit pas d'une réindustrialisation massive.

Si on se examine secteur par secteur, la filière automobile va nettement mieux, même si elle est loin d’avoir retrouvé le niveau d’avant crise. La métallurgie ou encore l’industrie du meuble ou du carton reprennent également des couleurs. De quoi redonner de l’activité à des régions sinistrées, comme le Nord ou l'Est de la France.

Simplement, ces nouvelles usines n’ont pas la même forme qu’avant. Les sites qui ouvrent sont plus petits, et ils comptent moins d’emplois. Cela est dû à l’automatisation, aux progrès du numérique.

Des signaux au vert... sauf le chômage

Il n’y a pas que l’industrie qui va mieux. C’est toute l’économie qui repart. Le gouvernement a revu à la hausse sa prévision de croissance à 1,7% l’année prochaine. La consommation des ménages reste dynamique. La reprise est portée par le commerce, le formidable développement de l’e-commerce, mais aussi des services. Notre économie est aussi tirée par la croissance mondiale qui va bien
Et on récolte les fruits des politiques menées pour les entreprises ces dernières années.

Le moral des patrons n’a jamais aussi haut depuis dix ans, nous dit l’Insee. En un an, on a créé plus de 300 000 emplois salariés. Un niveau qu’on n’avait pas atteint depuis 2011. Bref, la confiance est là. Presque tous les indicateurs sont au vert,

Avec un bémol toutefois : et pas des moindres. Le taux de chômage reste très élevé, à 9,5%. Au total, il y a encore 5 millions et demi de personnes inscrites à Pôle Emploi.

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