Le décryptage éco. Une conférence sociale pour quoi faire ?
Le Premier ministre réunit lundi patronat et syndicats pour une "conférence sociale". Il s’agissait au départ d’une conférence de suivi des mesures déjà engagées mais les discussions vont se concentrer sur la façon d’affronter cette deuxième vague. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Selon nos informations, un nouveau dispositif, qui vise à éviter le chômage de longue durée, va être présenté lundi 26 octobre lors de la conférence sociale organisée par Jean Castex. Il s’agit de la création d’un nouveau parcours de reconversion pour mieux accompagner les demandeurs d’emploi, mais aussi les salariés à se tourner vers les métiers dit "en tension", c’est-à-dire ces métiers où il y a des postes vacants, comme les emplois du médico-social, les aides à domicile, les personnels des Ehpad ou les emplois du numérique, – on manque d’informaticiens, d’éditeurs de logiciels –, ou encore les métiers de l’environnement, comme des techniciens spécialisés dans le traitement de l'eau, des déchets.
Dans ce parcours "reconversion", il y aurait des incitations financières, des formations, ça fait plusieurs mois que patronat et syndicats travaillent dessus. L’autre sujet de cette conférence, ce sera comment mieux adapter encore le protocole sanitaire en entreprise.
On est loin d’un simple suivi, pourtant, quand cette conférence sociale a été fixée, il y a quelques semaines, tous espéraient parler du rebond économique. Mais la situation sanitaire les rattrape.
Les syndicats mettent la pression pour un report de l’assurance chômage
Pour eux, le maintien de cette réforme est un casus belli et une fois n’est pas coutume, ils font bloc. Il y a une dizaine de jours, les principaux leaders syndicaux –de Laurent Berger de la CFDT, à Philippe Martinez à la CGT – ont écrit au Premier ministre pour lui demander une nouvelle fois d'abandonner cette réforme qui pénalise les chômeurs. Une partie de la réforme doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain et elle prévoit un durcissement des règles, comme par exemple avoir travaillé plus longtemps pour bénéficier d’indemnités chômage. Jusqu’alors, le gouvernement disait juste qu’il pourrait retoucher certains "paramètres" de la réforme, mais il ne voulait pas revoir la "philosophie" ni la date du 1er janvier. Mais avec l’aggravation du contexte sanitaire, il est en passe de changer son fusil d’épaule. Un nouveau report n’est pas exclu, à la date du 1er avril 2021 .
Pas suffisant pour les syndicats
La crise est loin d’être terminée, la pauvreté gagne du terrain : ils demandent un retour aux anciennes règles de l’assurance chômage jusqu'à fin 2021 au moins. Selon une estimation de l'Unedic, l’organisme qui gère l’assurance chômage, il en coûterait au bas mot 1,5 milliard d'euros de plus au système.
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