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Le décryptage éco. Voeux d'Emmanuel Macron : sur la réforme des retraites, le président se montre déterminé

Sur la réforme des retraites, pas question de céder face à la rue. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le président de la République, Emmanuel Macron lors de ses voeux depuis l'Elysée, le 31 décembre 2019. (AFP)

"La réforme des retraites sera menée à son terme", c’est le message essentiel de l’allocution d’Emmanuel Macron, mardi 31 décembre, Le président de la République s’est montré ferme alors que le conflit se poursuit.

Déterminé malgré cette grève qui n’en finit plus, pas question de renoncer à sa réforme des retraites, de céder à l’immobilisme, à l’inaction, de reculer face à la rue et à la mobilisation. Emmanuel Macron évoque : "sa responsabilité" notamment pour équilibrer le système, pour sauver le régime par répartition, pour s’assurer que ceux qui travaillent auront une retraite. Le Président dit "entendre les peurs, les angoisses" des Français mais il ne change rien à la ligne qu’il s’est fixée, ne dévie pas d’un iota de sa trajectoire. 

Emmanuel Macron ne recule pas sur l’âge pivot qui est un point de blocage de la réforme

En une seule petite phrase, Emmanuel Macron dit que : "Sa réforme des retraites sera plus juste parce qu’elle permettra de ne plus être obligé de travailler au delà de 64 ans". 64 ans, c’est l’âge pivot ou âge d’équilibre prévu dans sa réforme. Alors qu’aujourd’hui, le critère, c’est 62 ans, l’âge légal. Et sur ces 64 ans,  Emmanuel Macron ne veut rien lâcher. il ne tend pas la main à la CFDT et aux autres syndicats réformistes qui demandent la suppression de ce dispositif.

La seule petite ouverture qu’il concède aux organisations réformistes, c’est sur la pénibilité. Mais là encore, il évoque en quelques mots la prise en compte "des tâches difficiles pour partir plus tôt". Et se garde bien d’entrer dans les détails. Il ne mentionne pas de nouveaux critères qui pourraient être intégrés à sa réforme, et donner lieu à des points permettant de partir plus tôt en retraite, comme le demande la CFDT, on pense au port de charge lourde, ou encore aux vibrations mécaniques. Non, il reste dans la ligne du discours prononcé par Edouard Philippe, avant Noël, Et renvoie aux discussions qui vont s’ouvrir à partir du 7 janvier à Matignon avec les partenaires sociaux  

Edouard Philippe en premiere ligne sur cette réforme

Les rôles sont clairs. Maintenant que Jean-Paul Delevoye n’est plus là, Emmanuel Macron laisse la tâche à son premier ministre, À charge pour Edouard Philippe de  "trouver un compromis rapide, une voie de passage avec les syndicats", et on l’aura noté, à ce titre, Emmanuel Macron précise "avec les syndicats qui le souhaitent". Sous-entendu ceux qui ne veulent pas venir s’asseoir à la table des négociations, eh bien tant pis pour eux ! On n'ira pas les chercher.

Le message s’adresse, là encore sans les nommer, aux organisations contestataires comme la CGT ou Force ouvrière, qui demandent le retrait du projet comme préalable à toute discussion. Bref, il y a peu de chance que cette allocution calme le jeu. D'ailleurs les premières réactions le montrent, les syndicats se disent déçus. Le bras de fer entre gouvernement et opposants à la réforme des retraites par points va donc continuer. On est loin de la trêve et tant pis, si dans le même temps, Emmanuel Macron formule le vœu de l’apaisement et de l’esprit de concorde.

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