Le gouvernement au chevet des auto-entrepreneurs et indépendants via une nouvelle aide
Le gouvernement a annoncé mercredi 26 janvier une aide spécifique pour les indépendants et les auto-entrepreneurs, ceux dont l’activité a été pénalisée par cette cinquième vague Covid. Un électorat sur lequel l'exécutif compte. Le décryptage de Fanny Guinochet
Une aide spécifique pour les indépendants et les auto-entrepreneurs, ceux qui sont à leur compte : voilà ce que le gouvernement prévoit. D’abord, une exonération ou des allègements de cotisations sociales – à partir d’un certain niveau de perte de chiffre d’affaires – pour décembre 2021 et janvier 2022. Ensuite, une aide financière exceptionnelle dont le montant n’a pas été encore précisé. Seront concernés les indépendants qui travaillent dans les secteurs les plus fragilisés par la crise, l’hôtellerie-restauration, le spectacle, les clubs de sport, les transports, etc. Pour l’obtenir, il faudra en faire la demande à son organisme de protection sociale. D’où l’inquiétude de certains collectifs qui craignent que ce soit un peu long.
Ce n’est pas la première fois que ce gouvernement aide cette catégorie. Pas plus tard que mardi 25 janvier, l’annonce de relever le barème de l’indemnité kilométrique pour faire face à la flambée des carburants leur est en partie destinée.
Car ce crédit d’impôt supplémentaire pour aider les "gros rouleurs", ceux qui utilisent beaucoup leur voiture pour travailler, bénéficiera aux chauffeurs VTC, aux livreurs Uber ou à l’infirmière libérale en milieu rural. Début janvier était adopté un projet de loi sur les indépendants pour mieux protéger leur patrimoine personnel en cas d’échec professionnel ou de faillite, mais aussi les aider à transmettre plus facilement leur entreprise, améliorer leurs allocations chômage, etc.
Si Emmanuel Macron est attentif à ces professionnels, c'est parce que ça correspond à sa philosophie. Le chef de l’État a toujours vanté la prise de risque, par rapport aux "rentiers". Il y a plus de trois millions d’indépendants en France, soit trois millions de votants, et c’est très important à trois mois de la présidentielle. Selon plusieurs sondeurs, ils pourraient peser lourd sur le scrutin de 2022. Si Emmanuel Macron se présentait à un second mandat, ce pourrait même être une variable clef de sa réélection. En 2017, au second tour, selon une enquête de l’Ifop, 67 % d’entre eux l’avaient préféré à Marine Le Pen. Emmanuel Macron entend bien garder cet électorat.
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