Le Medef lance un "front économique"

Les patrons se retrouvent lundi pour leur traditionnel rendez-vous de rentrée : la Rencontre des entrepreneurs de France, la Ref . Ils attendent la nomination d’un Premier ministre.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
La Ref, le rendez-vous de rentrée des patrons (photo d'illustration). (ERIC PIERMONT / AFP)

Ces dernières années, le Premier ministre était souvent invité à faire sa rentrée devant les patrons. Mais cet après-midi, au parc Longchamp près de Paris, ce seront Yaël Braun Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale et Gérard Larcher, le président du Sénat qui feront l’ouverture de l’évènement. "Un symbole fort", selon Patrick Martin, qui s’exprime dans une interview au Figaro lundi 26 août. Signe, selon lui, que "les décisions vont surtout se prendre au Parlement". D’ailleurs, le Medef prévient qu’il va allouer plus de moyens pour accentuer son lobbying auprès des députés.


L’organisation patronale annonce aussi qu’elle va créer ce qu’elle appelle "un front économique", pour définir avec des économistes, des chefs d’entreprises, des think-tanks, une sorte de coalition pour établir un programme en matière de productivité, d’énergie, d’innovation qui permette à l’économie française de tenir. Patrick Martin détaillera peut-être devant ses adhérents ce front économique, qui reste pour le moment assez flou et conceptuel.

Front économique en résonance au nouveau Front populaire

Évidemment, le choix de ce nom n’est pas innocent. Patrick Martin, le dit tout net : "Si le programme de la France insoumise était appliqué, ce serait insupportable pour le pays, au sens propre du terme", tant ce programme est jugé anti entreprises. Par exemple, porter le Smic à 1 600 euros net, mettrait à terre des secteurs entiers, comme la restauration, le bâtiment, la propreté, car les employeurs n’arriveraient pas à suivre, et il y aurait des milliers de licenciements. Le Medef ne veut pas non plus  entendre parler d’une remise en cause de la réforme des retraites qui creuserait encore nos déficits, ni d’une taxation plus importante des entreprises qui les pénaliserait.


Tout cela dans un un contexte de préparation du budget. Il y a quelques jours, Gabriel Attal le Premier ministre démissionnaire a envoyé à chaque ministère les traditionnelles lettres plafonds pour 2025 et la plupart prévoient des coupes budgétaires. Autant dire que les aides aux sociétés promettent donc d’être moins généreuses l’an prochain. Pour résumer, dans ce contexte budgétaire tendu, et dans une situation politique encore très incertaine, les entrepreneurs craignent que la politique pro business menée par Emmanuel Macron ces dernières années ne soit tout simplement terminée. Tel est le message qu’ils entendent porter aujourd’hui.

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