Législatives 2024 : les retraites représentent un sujet explosif dans cette campagne

Retour de la retraite à 60 ans, statu quo, généralisation du système par capitalisation, les propositions des différents partis engagés dans ces Législatives sont extrêmement variées, et n'ont bien sûr pas le même impact sur les finances publiques.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La 14ejournée de mobilisation contre la réforme des retraites à Colmar, le 6 juin 2023. (HERV? KIELWASSER / MAXPPP)

La retraite est un des thèmes phares de cette campagne des législatives. Alors que le premier tour de ces élections est prévu dimanche 30 juin (second tour, le dimanche 7 juillet), Édouard Philippe, pour Horizons a prévenu qu'il faudra, selon lui, aller un cran plus loin que la réforme actuelle. Même s’il conçoit que ce n’est pas très populaire, l’ancien Premier ministre assure qu’il faudra un "nouveau système" au-delà de celui par répartition, sinon "nous serons inéluctablement portés à repousser l'âge de départ".

Face au vieillissement de la population, l'équation démographique des retraites ne tiendra pas ! 
Le système par répartition, on le rappelle, ce sont les actifs qui paient les pensions des retraités d’aujourd’hui. Il y a déjà plus de 17 millions de plus de 60 ans, soit presque un tiers de la population et ce nombre augmente très vite. Édouard Philippe était favorable pour décaler l'âge de la retraite à 67 ans pour combler un déficit des retraites qui se creuse. Selon la Cour des comptes, il passerait d’un milliard et demi en 2023 à plus de 10 milliards d’ici 2027. D’où l’idée d’un système où les gens mettent eux-mêmes, individuellement, de l’argent de côté pour leur retraite sur des plans épargne, des assurances-vie. Le système de capitalisation existe déjà en partie dans les systèmes de retraites d’entreprise. Au sein de la majorité, la position d'Édouard Philippe n'est pas forcément mise en avant par tous. Les macronistes, eux, ne parlent pas du tout de capitalisation, ni de décaler encore l’âge légal au-delà de 64 ans.

L'abrogation de la réforme Macron

Pour le Nouveau Front populaire, l'objectif affiché est le retour à la retraite à 60 ans. Soixante-deux ans dès cet été, en prenant un décret, même si on ne peut pas abroger la réforme par décret. Le coût d’une telle décision n’a pas été précisé, mais se mesure en dizaines de milliards d’euros. La promesse de la gauche étant de trouver des financements par le rétablissement de l’impôt sur la fortune, des taxes, mais aussi une hausse des cotisations. 
 
Au Rassemblement national, Jordan Bardella doit dévoiler lundi 24 juin le chiffrage du programme et devrait donc à cette occasion, éclaircir sa position. Le RN prône l’abrogation de la réforme Macron, le retour à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans et ont 40 annuités. Au-delà il parle de "progressivité". Qu'est-ce que cela signifie ? Quid du travailleur qui aurait un trimestre de plus, par exemple, qui a commencé à 20 ans et 3 mois. Partira-t-il à plus de 62 ans, à 63, 64 ans  ?

En fait le RN se laisse une porte de sortie en disant qu’il verra dans un second temps, en fonction de l’audit des finances publiques. Sous-entendu, si l’état des caisses ne permet pas de revenir à 60 ans, on se ravisera. 
 

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