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"Made in France" : peut-on tout relocaliser ?

Le gouvernement veut mettre en avant le "made in France"  Il assure que son action a déjà permis de garder ou de créer dans l’hexagone près de 77 000 emplois. Le décryptage de Fanny Guinochet.  

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo "made in France" présenté à l'Elysée, le 2 juillet 2021. (AFP)

77 000 emplois sur trois ou quatre ans, c’est le résultat de plus de 600 projets de développement ou de relocalisations d’activités que le gouvernement soutient depuis l’an dernier. Selon le ministère de l’Économie, qui fait une grande communication mardi 26 octobre autour de ces relocalisations, les secteurs concernés sont ceux où la France veut retrouver une souveraineté économique : la pharmacie, l’agroalimentaire, l’industrie, l’électronique ou encore les semi-conducteurs, qui font tant défaut aux constructeurs automobiles pour fabriquer leurs véhicules. Selon Bercy, l’État a déjà débloqué 830 millions d’euros de fonds publics, ce qui a permis d’enclencher plus de 3,5 milliards d'euros d’investissements industriels. Et ce n’est pas terminé, le gouvernement prévoit de doubler la mise d’ici l’an prochain.   

Le gouvernement veille à aider des entreprises un peu partout sur le territoire. Quelques exemples : l’entreprise Serf à Decines-Charpieu près de Lyon, qui fait des implants pour les hanches et les pieds, est soutenue pour créer une nouvelle salle blanche stérile, qui double sa capacité de production et permet de maintenir en France cette activité. Dans un tout autre domaine, à Boulogne-sur-Mer, dans le Nord , Le comptoir des pêcheurs boulonnais, spécialisée dans la découpe de poissons est aidée pour augmenter ses capacités et éviter que la marchandise pêchée soit traitée à l’étranger.Il y a des start-up, des PME, pas uniquement des grandes entreprises.    

Des projets sélectionnés

Le gouvernement fonctionne via des appels à projets, dans lesquels il dit regarder notamment les débouchés des filières. Mais on peut s’interroger. L'État a fortmeent encouragé, en 2020, des entreprises françaises à fabriquer des masques sanitaires. Aujourd’hui, alors qu’on en utilise moins, elles n’arrivent pas à écouler leurs stocks et à concurrencer les importations de masques chinois, qui restent quatre fois moins cher. Elles doivent réduire la voilure. Derrière ce plan de relocalisation, il y a aussi le risque d’effets d’aubaine, notamment pour les grandes entreprises. Certaines vont profiter de l’argent de ces dispositifs, alors qu’avec ou sans aides publiques, elles auraient de toutes façons modernisé ou agrandi leurs sites.

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