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Oui, la France va enfin mieux

Croissance, emplois, grands contrats… les bonnes nouvelles se sont accumulées ces derniers jours pour la France. Peut-on dire que la France va enfin mieux ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Si, par hasard, vous aviez décroché quelques jours de l’actualité, alors vous avez manqué une incroyable semaine pour l’économie française, jamais depuis le début du quinquennat de François Hollande autant de signaux favorables ne s’étaient manifestés. Rappelons-les, savourons-les mêmes quelques instants : un rebond de la croissance, annoncé vendredi, 0,5% pour le premier trimestre de cette année, un taux même supérieur de celui de l’économie américaine au cours de la même période. Cette bonne nouvelle en suivait une autre : l’annonce d’un reflux enfin significatif du chômage, moins 60 000 personnes au moins de mars. Dans les petites entreprises de moins de 20 personnes, qui représentent le cœur de l’emploi en France, et bien les CDI progressent de plus de 7% et les CDD de 9%.  Les défaillances d’entreprises reculent, tandis que le taux d’utilisation des capacités de production progresse enfin vivement, même l’investissement privé frémit enfin. Et comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur, la France a décroché la même semaine un énorme contrat de plus de 34 milliards d’euros en Australie, pour la construction de sous-marins, un franc succès pour l’industrie et la technologie françaises, remporté qui plus est, contre des entreprises japonaises et allemandes. Ajoutons enfin, dans un tout autre domaine et pour démentir ceux qui pensaient que le dialogue social en France était en état de mort clinique, et bien ajoutons que le groupe Michelin a signé un accord très important de flexibilité, approuvé par une très large majorité de salariés vendéens.

Est-ce que toutes ces nouvelles annoncent enfin un retournement de cycle durable pour l’économie française ?

Ce qui peut le laisser espérer Fabienne, c’est que des signaux positifs viennent plus globalement de notre environnement direct, c’et à dire de la zone euro. On a ainsi appris vendredi que sur les trois premiers mois de l’année, le produit intérieur brut des pays membres de l’euro avait progressé deux fois plus vite qu’au dernier trimestre de 2015, et une fois n’est pas coutume, de manière même plus dynamique qu’aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Ce qui signifie qu’enfin, la zone euro a retrouvé son niveau de richesse d’avant la grave crise de 2007-2008. Il reste certes des séquelles bien sûr ; profondes mêmes ; mais la douloureuse page de la récession s’est enfin refermée. En ce sens, oui, c’est bien une fin de cycle. 

Et est-ce que ça va durer ?

Tous les économistes affirment que l’embellie est réelle. Encore faudrait-il maintenant qu’elle soit vraiment ressentie par le plus grand nombre. Et pour qu’elle le soit, il faudrait donc que ça dure. C’est possible mais il y a deux risques sur notre route : le premier, c’est le Brexit, l’éventuelle sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne, à l’issue du référendum du 23 juin prochain. Le deuxième risque, c’est le retour à la hausse à la fois des prix du pétrole et taux d’intérêts jusqu’ici très bas, et dont on a beaucoup profité en terme de pouvoir d’achat, et ces retournements pourraient se produire cela avant la fin de l’année : c’est possible, sinon probable. Il faut donc espérer que la dynamique observée aujourd’hui soit suffisamment solide pour supporter ces deux chocs à venir.

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