Pâtes, farine... En 2024, les tickets-restaurant ne permettront plus de faire toutes les courses alimentaires

Après le 31 décembre 2023, il ne sera plus possible d’utiliser sa carte ou ses tickets-restaurant d'acheter au supermarché des denrées non préparées. Cette dérogation mise en place pendant le Covid prend fin, comme prévu, et seuls, les plats déjà préparés pourront être payer avec ces titres dans les magasins.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L’objectif est de revenir à l’origine du ticket-restaurant, qui doit aider les salariés à déjeuner à proximité de leur travail, s’il n’y a pas de cantine. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

Depuis la parution de cet article, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'est dit, mardi 14 novembre, "favorable" à une prolongation au-delà de 2023 de la possibilité d'utiliser les titres-restaurant pour acheter tous les produits alimentaires, disant "étudier" la manière d'y parvenir.


Aujourd’hui, si vous avez la chance d’avoir des tickets-restaurant par votre travail, comme près de cinq millions de salariés, vous pouvez les utiliser dans les supermarchés pour acheter ce que vous voulez, à condition que ce soit de l’alimentaire, exception faite de l’alcool ou des confiseries. Vous pouvez ainsi dépenser jusqu’à 25 euros par jour pendant les jours ouvrables, que ce soit dans les boulangeries, les restaurants, mais aussi les supermarchés.

Fin d'une dérogation mise en place pendant le Covid

Mais la réglementation va changer. À partir du 1er janvier 2024, seuls les articles directement consommables ne pourront être payés avec des tickets-restaurant. "Consommables" désigne tout ce que vous pouvez consommer tout de suite ou juste en réchauffant, il s'agit des plats déjà préparés comme les soupes instantanées, les salades toutes prêtes, les sandwichs...

De fait, cela exclut les paquets de pâtes, de farine, les boîtes de conserve, la viande crue, tout cela ne pourra plus être payé avec les tickets-restaurant. Le meilleur exemple, c’est que vous pourrez acheter des sushis, mais pas des tranches de saumon, ni du riz cru.

L’objectif, c’est de revenir à l’origine, au cœur même du ticket-restaurant, qui doit aider les salariés à déjeuner sur le temps du midi, à proximité de leur travail, s’il n’y a pas de cantine, et non pas leur donner coup de pouce pour qu’ils fassent leurs courses.

Avec le Covid, parce que nombre de salariés étaient coincés chez eux, la possibilité avait été ouverte d’utiliser les tickets-restaurant pour acheter presque toutes les denrées alimentaires. Mais cette dérogation était temporaire. Le gouvernement avait prévu une réglementation qui prend donc fin à la fin de 2023. Ensuite, c’est le retour à la normale.

Aider les restaurateurs à la peine

Mais en période de forte inflation, payer une partie de son panier, y compris, pour sa famille, avec les tickets-restaurant était une sacrée aide. De plus, depuis le Covid les habitudes ont changé. De plus en plus de salariés achètent leurs aliments et se préparent leurs repas pour l’amener au bureau, ou sur site. Tous ceux qui sont en télétravail se servent aussi des tickets-restaurant pour faire leurs courses et cuisiner à la maison.

Or, c’est justement ce contre quoi luttent les restaurateurs. Pour eux, c’est une perte d’activité, ils militent donc pour ce retour à la normale.

​​​​​​​Sur le tapis de caisse, on prévoit un peu de confusion, faire le tri entre les aliments payables en tickets-restaurant et les autres. Et cela peut encourager l’achat de produits transformés, industriels, moins bons pour notre santé. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas prévu de prolonger la réglementation.

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