Pékin fait toujours planer la menace des taxes douanières sur les cognacs importés en Chine

La Chine a décidé de prolonger son enquête antidumping sur les cognacs et les brandys en provenance de l'UE. Des produits qui sont en réalité au centre d'un conflit commercial entre la France et la Chine.
Article rédigé par franceinfo, Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le cognac, spécialité française, représente à lui seul 95% des brandys européens (photo d'illustration, le 3 juin 2022) (CRAIG BARRITT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Ce n’est pas la fête pour le cognac français. La Chine a annoncé, mercredi 25 décembre, qu'elle prolongeait son enquête antidumping sur les importations de cognac et brandy en provenance de l'Union européenne. Le bras de fer sur les taxes douanières entre Pékin et Bruxelles n’en finit pas de jouer les prolongations.

Souvenez-vous, début 2024, alors que la Commission européenne lance une enquête sur les subventions d'État dont bénéficient les voitures électriques fabriquées en Chine, Pékin ouvre, en représailles, une enquête sur les importations européennes de brandy. Des investigations qui devaient se finir en janvier, donc dans quelques jours, mais le ministère du Commerce chinois a finalement annoncé qu’il allait prendre plus de temps, que l’enquête allait durer jusqu'au 5 avril.

La Chine n'a pas donné beaucoup de détails, elle a juste invoqué "la complexité de cette affaire". C’est un coup dur supplémentaire pour la filière cognac, qui depuis l’automne dernier doit déjà déposer une caution auprès des douanes chinoises à chaque fois qu’elle vend ses produits en Chine. Le cognac, spécialité française, représente à lui seul 95% des brandys européens, autant vous dire, si dans ce bras de fer, c’est surtout la France qui est visée par la Chine. Et pour cause, La France a été très volontaire, très active, pour que la Commission européenne freine les importations chinoises de voitures électriques en Europe.

Tenter d'assouplir la position chinoise 

Lors du dernier G20 à Rio, au Brésil, Emmanuel Macron avait convenu avec le président chinois Xi Jinping qu’ils "trouveraient une issue favorable" d'ici le premier trimestre 2025 sur la taxation du cognac imposée par Pékin. 

Pour en parler, Michel Barnier avait d’ailleurs prévu d’aller en Chine en début d’année prochaine, mais il n’en aura pas eu le temps. Pourtant, l’enjeu est important économiquement : la filière cognac, c’est plus de 70 000 emplois dans l’hexagone. Un secteur ultra-dépendant des exportations, qui représentent 98% des ventes, dont un quart envoyé en Chine. La filière est d’autant plus fragilisée que son premier client, ce sont par ailleurs les États-Unis. Elle craint qu’avec l’arrivée de Donald Trump ses ventes soient freinées outre-Atlantique puisqu’il prévoit de renforcer les droits de douane tous azimuts.

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