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Pénurie de main d'œuvre dans la restauration : le patronat prêt à augmenter les salaires pour attirer des candidats

L’Umih, la fédération patronale qui regroupe les hôtels, restaurants et cafés fait une proposition choc pour rendre le secteur plus attractif : une augmentation de salaires qui pourrait aller jusqu’à 9%.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une serveuse d'un restaurant Saint-Étienne (illustration). (RÉMY PERRIN / MAXPPP)

Entre 6 et 9% de hausse, c’est du jamais vu ! L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) se dit prête à discuter d’un 13e mois pour les salariés, mais aussi d'une prime d’intéressement, dune compensation des coupures entre deux services en ayant des jours chômés et même d’offrir un week-end par mois sans travailler. Des grands moyens pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre. Depuis la crise du Covid-19, le secteur n’arrive plus à recruter et a perdu 240 000 salariés en un an.

Des serveurs, plongeurs, cuisiniers ou encore chefs de rang sont partis faire autre chose, alors que les cafés et restaurants sont restés fermés pendant une dizaine de mois. Ces employés ne veulent pas revenir, jugeant les conditions de travail trop difficiles. Dans ce secteur, il y a avait déjà des pénuries d’emplois, mais la situation est devenue intenable.

Le secteur pointé du doigt par le gouvernement

Il y a depuis la rentrée un vrai bras de fer entre le gouvernement et les patrons du secteur de l'hôtellerie-restauration. L’exécutif accuse les employeurs de ne pas faire le nécessaire. Il est vrai que la filière a une grille salariale obsolète, le salaire mensuel brut moyen de la restauration est de 1 830 euros, soit 600 euros de moins que l'ensemble des branches salariales.

Les patrons semblent donc enfin prêts à augmenter les salaires, mais ils demandent de l’aide de l’État avec des exonérations de charges, non pas sur les bas salaires comme c’est le cas aujourd’hui, mais sur les salaires intermédiaires. L’idée étant de ne plus inciter les employeurs à payer au minimum mais à des niveaux plus élevés, car aujourd’hui, quand un patron recrute du personnel au smic, il ne paie quasiment pas de charges, il est exonéré. Ce n’est pas le cas s’il l’embauche à 200 euros de plus.

Mais les propositions de l'Umih risquent de ne pas suffire, la désaffection pour le métier n’est pas que financière, elle correspond aussi à de profonds changements de vie et d’aspirations après cette pandémie. Par ailleurs, ces hausses de salaires risquent de se répercuter sur la note que va payer le client. Selon Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, cette hausse sera inévitable car les salaires représentent 80% des charges dans la restauration.

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