Le décryptage éco. Manque de main d'œuvre dans l’hôtellerie-restauration : la saison touristique en péril ?
Selon une étude, il va manquer 100 000 salariés à la réouverture dans l’hôtellerie, la restauration, les cafés. De quoi compromettre la saison touristique. Le décryptage de Fanny Guinochet.
En temps normal, le secteur de la restauration et de l'hôtellerie a déjà du mal à trouver les compétences. Alors après six mois de fermeture des cafés, bars, restaurants, c’est encore plus difficile. Et les professionnels du secteur estiment que 100 000 emplois ont disparu des radars en raison de la crise, sur les 650 000 que compte habituellement la filière. Des serveurs, plongeurs, cuisiniers, maîtres d’hotels, etc, partis faire autre chose, qui ont changé de métier, de voie ou se sont engagés dans une formation. Certes, le gouvernement incite les employeurs à embaucher et à utiliser le chômage partiel en attendant que la saison démarre, mais le problème, c’est le manque de visibilité.
Comment constituer des équipes quand on ne sait pas encore exactement quand ni comment va se passer la réouverture des établissements ? Pour l’économie, l’enjeu est colossal. Le tourisme, au total, c’est trois millions d’emploi, presque 10% du , le produit intéreur brut (PIB). La France est habituellement la première destination visitée au monde.
Une clientèle française
Avec une situation sanitaire qui n’est toujours pas stabilisée, l’activité risque de rester très en deçà des niveaux habituels. Air France, par exemple a fait part de ses prévisions, et cet été la compagnie prévoit de proposer à peine un peu plus de 50% de ses capacités.
Normalement, une des forces de l’Hexagone, c’est l’accueil des touristes étrangers. Avant la crise, la France recevait, chaque année, 90 millions de visiteurs internationaux. Difficile de compter sur leur retour dans les semaines à venir. En fait, la saison touristique risque de ressembler à celle de l’an dernier, avec une clientèle surtout française.
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