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Plébiscite de Manuel Valls : quel cap économique ?

Six Français sur dix ne veulent pas changer de Premier ministre, selon un sondage Ifop publié dans le JDD dimanche. Plutôt encourageant pour le chef du gouvernement, à l’heure où les Français s’interrogent sur l’état réel de notre économie.
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

 Appelons un chat un chat : c'est pratiquement un plébiscite au lendemain de la déroute des départementales. 62% des personnes interrogées font confiance à Manuel Valls pour mener le navire dans la tempête et dans le marécage du chômage.

Un quitus populaire, mais pour quoi faire ?

Cela confirme d’ailleurs l’impression que le chef du gouvernement exprimait la semaine dernière à la sortie d’une réunion interministérielle. Il se disait absolument pas touché d’un point de vue personnel par les critiques venant de son propre camp politique. ‘’Des attaques qui discréditent ceux qui les tiennent’’, affirmait-il.  Dans ce sondage, les Français disent aussi qu’ils ne veulent pas voir le Premier ministre changer de politique économique. C’est là où le plébiscite devient plus exigeant pour Manuel Valls. Le quitus populaire, oui, mais pour quoi faire ? Nous donner de l’emploi et nous redonner du courage, du cœur à l’ouvrage, bref, de l’espoir et de la confiance.

Convaincre les Français

Cet espoir, Manuel Valls sait très bien qu’il viendra des entreprises, notamment des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui sont les principales créatrices d'emplois aujourd'hui en France. Il va donc falloir être plus pédagogue que jamais. Convaincre les Français et, surtout, trouver l’adhésion des partenaires sociaux sur d'éventuelles nouvelles mesures favorables aux entreprises complémentaires à celles déjà décidées sur le plan fiscal, que beaucoup ont qualifié de cadeaux. Le chef du gouvernement en dira plus sur ce point mercredi 8 avril.

Vieillissement de l'appareil productif

Manuel Valls doit détailler les mesures annoncées récemment par le président de la République. Un fonds d'investissement de 500 millions d’euros et huit milliards soutenus par BPI France. Mais au-delà de l’effet d’annonce, qu'est-ce que cela veut dire concrètement alors que l'on attend toujours une évaluation du réel impact productif du CICE sur l’investissement. Ce dernier peine à repartir. Notre appareil productif continue de vieillir par rapport à celui de nos voisins européens.

En toile de fond, Bruxelles... et un remaniement

Quelles sont ses marges de manœuvre ? Les signes de récession s’éloignent, c’est indéniable. Mais le gouvernement doit faire face à des dépenses budgétaires imprévues il y a encore quelques mois. Par exemple le plan de lutte contre le terrorisme… sans parler de l’engagement pris vis à vis de Bruxelles de réaliser des efforts structurels de trois à quatre milliards d’euros cette année. Enfin, il faudra compter avec l’arrivée très probable de nouvelles têtes au gouvernement à l'aune d'un remaniement avant les vacances d'été. Des frondeurs et des Verts aussi modérés soient-ils avec une question : ouverture politique certes, mais quel profit pour l’investissement et la croissance ? Quelques belles passes d'armes en perspective et une équation qui ne s'annonce pas facile pour le Premier ministre.

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