Pourquoi Nestlé change de patron

Nestlé change de directeur général. C'est le Français Laurent Freixe qui succède à Mark Schneider. Un changement assez brutal.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le Français Laurent Freixe prend la tête de Nestlé (photo du 23 juin 2016); (THOMAS SAMSON / AFP)

On a appris il y a quelques jours l’éviction de Mark Schneider, qui, depuis sept ans, était à la tête du géant de l’agroalimentaire Nestlé. Une véritable surprise. Démis de ses fonctions, il va donc passer la main, début septembre, à Laurent Freixe, un Français de 62 ans qui connaît bien la maison puisqu’il a dirigé la zone Europe, puis la zone Amériques du groupe, pendant de nombreuses années. 

Avec cette nomination, la multinationale de 270 000 salariés entend reprendre du souffle alors qu’elle traverse depuis plusieurs mois des turbulences. Nestlé est accusée de vendre des aliments bébé trop sucrés dans les pays du Sud, le groupe est également mis en examen dans l’affaire des pizzas contaminées Buittoni. Il doit aussi faire face à un scandale autour de ses bouteilles d’eau avec des soupçons de forages frauduleux de certaines de ses eaux minérales et des problèmes sanitaires autour des sources Perrier, Contrex etc … 

Bref, ça fait beaucoup et ça fragilise Nestlé, alors que la marque a toujours cherché à se donner une image de sérieux, soucieuse du bien être de ses consommateurs.

Mission : redorer l'image de Nestlé

En plus, le secteur n’est pas très porteur. Depuis trois ans, les problèmes s’accumulent pour l'ensemble de l'industrie agroalimentaire. Le Covid, la guerre en Ukraine et l'inflation ont désorganisé les marchés et la consommation est en baisse. Nestlé n’échappe pas à cette baisse : longtemps positive, sa croissance interne a beaucoup chuté pour passer en négatif cette année. Du coup, les investisseurs se sont détournés et le cours de Bourse du groupe a perdu 20% en cinq ans.

Ce changement de patron va-t-il rimer avec nouvelle stratégie ? Nestlé déclare en tous cas, vouloir revenir aux fondamentaux : café, eaux minérales, chocolat et la nutrition infantile, activités phares du groupe. La priorité sera donnée à l'innovation pour offrir  des produits plus sains, assure le groupe. C’est ce qu’on appelle "la nutrisanté", croisement entre l’alimentation et la pharmacie

Pour cela, Nestlé promet, par exemple, de réduire le sel et les calories dans ses produits et d’accroître la valeur nutritionnelle des aliments, grâce à des investissements importants dans la recherche et développement. Un joli programme, certes, très attractif sur le papier. Reste que tout l’enjeu pour Nestlé, c’est surtout de retrouver la confiance de ses clients et de ses investisseurs.

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