Pouvoir d'achat : en a-t-on vraiment fini avec l'inflation ?
"La bataille de l’inflation n’est pas encore gagnée", selon Michel-Édouard Leclerc. Pourtant le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, est lui plus optimiste en assurant que "l’inflation est vaincue". Chacun est dans son rôle. Michel-Édouard Leclerc est patron d’enseignes de grande distribution. En ce moment, il est en pleines négociations avec les fournisseurs, les industriels, puisque ces négociations ont été avancées dans le calendrier. Même s’il fait pression sur les prix, il se heurte aux demandes de tarifs des industriels, qui restent élevés. Dans ce contexte, il cherche à sauver ses marges et à prévenir les consommateurs que dans les rayons, il ne faut pas s’attendre à des baisses de prix incroyables.
L’intérêt du ministre de l’Économie, lui, est plutôt d’essayer de rassurer les Français et de mettre en avant ce qu’a fait le gouvernement pour les protéger de l’inflation. C’est pour cette raison que Bruno Le Maire répète "que l’inflation est derrière nous, et c’est un vrai succès économique."
Inflation réelle et inflation ressentie
Dans les faits, la hausse des prix a ralenti ces dernières semaines. C’est vrai. Selon l’Insee, l’inflation s’élève à 3,4% sur un an en novembre, contre 4% le mois précédent, en octobre. Mais le problème, c’est que pour les prix, c’est un peu comme pour la météo : il y a les températures affichées et les températures ressenties. Même si l’inflation ralentit, les Français ne voient pas au quotidien leur pouvoir d’achat s’améliorer.
D’après les économistes, en 2024, la hausse des prix va vraiment marquer le pas, et pour le coup, on devrait en ressentir les effets dans les rayons à partir du printemps. Mais attention, les économistes disent aussi qu’on ne reviendra pas à une inflation totalement nulle. Selon l’OFCE, l’observatoire français des conjonctures économiques, on ne retrouvera pas complètement les niveaux de prix d’avant crise, ou en tout cas pas avant longtemps, pas avant au moins un an.
De plus tout dépend des produits. Sur l’alimentaire, la bonne nouvelle, c’est qu’on a vraiment atteint un pic et heureusement, il n’y aura pas de retour à des hausses de 20% comme celles que l’on a connues. Pour l’électricité, on va probablement s’approcher des 10% l’an prochain. Sur d’autres biens, comme les jouets par exemple, on observe déjà des baisses : 5% sur les jouets, selon Michel-Édouard Leclerc.
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