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Pouvoir d'achat : comment juguler la hausse des prix de l'alimentation ?

Des produits tels l'huile, le blé et le porc, vont continuer à augmenter. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des chariots remplis dans un supermarché de Blois (Loir-et-Cher) (JDUTAC / MAXPPP)

Les prix dans les rayons des supermarchés flambent : +13% sur les pâtes, +7% de plus sur la farine,  près de 3% sur le café... Michel-Edouard Leclerc demande de l’aide au gouvernement. Il demande d’arrêter le dispositif qui oblige les distributeurs à garder une marge minimum de 10% sur leurs ventes.

Depuis la loi dite Egalim de 2018, les magasins doivent vendre les produits agroalimentaires avec au moins 10% de marge. Ce système a été mis en place pour éviter la course aux prix bas dans les hyper et les supers mais aussi pour permettre de garder un minimum de rémunération pour mieux payer les agriculteurs. Mais selon Michel-Edouard Leclerc, il faut arrêter pour permettre aux distributeurs de baisser les prix dans les rayons. Et il y a urgence, avec la guerre en Ukraine, de nombreux produits – comme l’huile, le blé, le porc – vont encore voir leurs étiquettes s’envoler.  

La guerre des lobbies

À l’origine, cette loi Egalim devait permettre de mieux rémunérer les agriculteurs. C’est l’argument de la Fnsea, le plus gros syndicat des agriculteurs. Mais, la Confédération paysanne est plus mitigée car elle estime qu’en fait, le ruissellement n’a pas eu lieu, que cette marge n’a pas permis de mieux payer les agriculteurs. Chacun défend ses intérêts et c’est la guerre des lobbies. Reste que face à la flambée des coûts, le gouvernement a demandé à tous ces acteurs – agriculteurs, industriels de l’alimentaire, distributeurs – de se remettre autour de la table pour discuter des prix, car vu l’inflation, les négociations habituelles qui se sont terminées début mars, sont déjà caduques et insuffisantes.

Elles avaient déjà acté, pour cette année, une hausse moyenne des prix alimentaires de 3%,  mais ce sera beaucoup plus. Sûrement au moins un point de plus. De fait, l’objectif, de ces nouvelles discussions exceptionnelles, c’est d’essayer de répartir au mieux ces hausses de coûts entre tous les acteurs pour qu’au final, le client soit relativement préservé. En ce moment des réunions ont lieu chaque semaine.

Pour aider les ménages, il y a d’autres solutions : l’idée d’un chèque alimentation pour les plus modestes fait son chemin mais avec une dimension qualitative nutritionnelle, c’est-à-dire avec des réductions sur des produits de bonne qualité pour inciter les bénéficiaires à mieux manger. Le gouvernement a planché dessus mais la mesure n’est pas encore prête.

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