Pouvoir d'achat : la baisse des taux directeurs peut-elle faire repartir le marché de l’immobilier ?

Il semble désormais acquis que la Banque centrale américaine (Fed) va annoncer mercredi à la mi-journée sa première baisse des taux d'intérêt directeurs depuis 2020, de quoi encourager certains emprunteurs à se lancer dans des projets immobiliers.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Après des mois "moroses", les transactions repartent doucement portées par cette baisse des taux (photo d'illustration, le 17 novembre 2021).. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

C'est une première depuis quatre ans. Aux États-Unis, la Fed, la Banque centrale américaine, doit décider, mercredi 18 septembre, d'abaisser ses taux. La Banque centrale européenne, elle, a opéré le même mouvement la semaine dernière. De quoi relancer le marché de l’immobilier. 

Une baisse des taux redonne du souffle à l’économie. Concrètement, les ménages ou les entreprises peuvent emprunter moins cher. C’est un encouragement pour faire des projets, pour investir et des emprunteurs, qui n’avaient pas suffisamment de moyens, sont ainsi incités à revenir sur le marché. 

Le marché immobilier était ces derniers mois quelque peu atone. Les ménages, quand ils le pouvaient repoussaient un maximum leurs envies de déménagements, d’agrandissement, d’achats. Les vendeurs, eux, ne voulaient pas baisser les prix. Tout le monde attendait. Après des mois "moroses", les transactions repartent doucement portées par cette baisse des taux. On est passés de plus de 4 % à 3,8% en moyenne sur 20 ans. Si la BCE poursuit sa politique d’assouplissement monétaire et procède à une nouvelle baisse d’ici la fin de l’année 2024, on pourrait même revoir, pour les meilleurs dossiers, des taux à 3% sur 20 ans fin 2024. Dans ce contexte, en plus, les banques cherchent à faire revenir les clients. Elles se montrent plus souples, et le nombre de crédits repart à la hausse. 

L'alerte du secteur du bâtiment 

Le secteur de la construction, lui, continue de souffrir. Le retard est important. Selon la Fédération française du bâtiment, le nombre de mises en chantier a reculé de plus de 20% en cumulé en 2024. Le nombre de permis accordé a baissé de 12%, ce qui fait dire aux professionnels du secteur qu’avec à peine 260 000 logements construits cette année, on est à un niveau proche de celui des années 50 ! Autant dire que les tensions sur l’immobilier ne vont pas se résorber tout de suite. Pour cette raison, les professionnels attendent du futur gouvernement un petit coup de pouce, en jouant sur la fiscalité. Ils demandent le rétablissement du PTZ, le prêt à taux zéro universel, ou un prêt à taux réduit sur le même principe, avec de longs différés de remboursement, ou encore le maintien du dispositif Pinel pour inciter les investissements locatifs.

Pas certains toutefois que leurs vœux soient exhaussés étant donné le déficit budgétaire. On attend le projet de budget 2025, mais plus que de créer ou de maintenir des niches fiscales, le futur gouvernement semble plutôt disposé à augmenter les impôts.

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