Prix du gaz : depuis le 1er janvier, la coupure des gazoducs entre la Russie et l'Ukraine entraîne des tensions sur le marché européen

Avec le froid, les prix du gaz ont tendance à augmenter et cela entraîne de nombreuses tensions en Europe, surtout depuis que la Russie ne fait plus transiter de gaz vers l’Europe par l’intermédiaire des gazoducs ukrainiens.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Infrastructures de transport et de stockage de gaz, France. Photo d'illustration. (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Les tarifs sur le marché de gros ont beaucoup progressé ces derniers jours. En Europe, le cours du gaz naturel a même dépassé le cap des 50 euros le mégawattheure. Et si, mardi 13 janvier, il était redescendu à 45 euros le mégawattheure, ce prix reste élevé.

Cela est dû au fait que depuis le 1er janvier, la Russie ne fait plus transiter de gaz vers l’Europe par l’intermédiaire des gazoducs ukrainiens. Le contrat entre Kiev et Moscou, qui perdurait malgré la guerre, a pris fin au 31 décembre, le robinet a donc été coupé.

L’Union européenne avait pourtant beaucoup réduit sa dépendance au gaz russe. Avant le début de la guerre, l’Europe faisait venir 40% de gaz depuis la Russie, aujourd’hui, c'est tombé à 8% environ. L'Union va chercher son gaz dans d’autres pays, comme la Norvège ou les États-Unis. Mais, l’arrêt du transit par l’Ukraine perturbe les pays d’Europe de l’Est, comme la Hongrie, l’Autriche, la Slovénie où encore la Slovaquie.

Stockage du gaz européen historiquement bas

L'autre élément qui fait monter les prix est la vague de froid qui sévit sur l'Europe ces derniers jours : pas de vent, pas de soleil, ces conditions empêchent d'avoir recours aux énergies alternatives comme l'éolien. Et puis, à cause de ce froid, les Allemands ont beaucoup sollicité leurs centrales à gaz pour produire de l'électricité. Résultat : les stocks de gaz européens ont diminué plus vite que prévu. Les sites de l'Union sont pleins à 70%, un niveau historiquement bas pour un début d'année, avec 15% de moins que d'habitude à cette époque.

Cette situation se répercute sur le consommateur. Pour les ménages, les prix du gaz augmentent depuis ces derniers mois. Pour surveiller ces fluctuations, en France, il n’y a plus de tarif réglementé du gaz depuis juin 2023 : à la place il y a un prix repère. C'est un indicateur, publié tous les mois par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). C'est désormais cet indicateur qui sert de boussole aux consommateurs, pour les aider à choisir la meilleure offre.

En France, pas de panique

Pour les perspectives, il est fort probable que les prix restent hauts tout au long de l'hiver, ne serait-ce que parce que la géopolitique reste très instable. Par exemple, on importe beaucoup de gaz liquéfié des Américains, et Donald Trump peut décider de réduire les importations, ce qui ferait monter les prix. La demande asiatique fait aussi évoluer les tarifs, qui dépendront également des taxes sur le gaz susceptibles d’être votées dans le budget.

Mais pas de panique : en France, les stocks de gaz restent confortables pour passer l'hiver, et les autres sources d’énergie remédient au problème, grâce au nucléaire, on a de en plus d’électricité.

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