Guerre en Ukraine : le gaz russe à destination de l'Europe ne transite plus par le pays depuis le passage à la nouvelle année

"C'est un événement historique", s'est félicité le ministre ukrainien de l'Energie, saluant la perte de marchés pour l'économie de guerre de Moscou.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une personne allume une gazinière, le 16 décembre 2024, à Rzeszow (Pologne). (ARTUR WIDAK / AFP)

Le robinet est coupé. Les livraisons de gaz russe à l'Europe via l'Ukraine ont définitivement cessé mercredi 1er janvier, après l'expiration d'un contrat signé entre les deux parties fin 2019 et maintenu malgré l'invasion du pays par la Russie. Cet arrêt, qui concerne près du tiers des livraisons totales de gaz russe à l'Europe, inquiète plusieurs pays de l'Est européen, notamment la Moldavie, particulièrement vulnérable, qui a décrété l'état d'urgence. 

"Nous avons arrêté le transit du gaz russe, c'est un événement historique. La Russie perd des marchés, elle va subir des pertes financières", s'est félicité Guerman Galouchtchenko, le ministre ukrainien de l'Energie. Aucune livraison n'était prévue mercredi, selon des données publiées la veille par l'opérateur ukrainien GTSOU, actant l'expiration d'un contrat quinquennal établi en 2019 entre la compagnie ukrainienne Naftogaz et le géant russe Gazprom.

Cette fin du transit est "l'une des plus grandes défaites de Moscou", s'est félicité Volodymyr Zelensky. "Lorsque Poutine a pris le pouvoir en Russie il y a plus de 25 ans, le volume annuel de gaz envoyé via l'Ukraine vers l'Europe s'élevait à plus de 130 milliards de m3. Aujourd'hui, le transit de gaz russe est à zéro, ce qui constitue l'une des plus grandes défaites de Moscou", a écrit le président ukrainien sur les réseaux sociaux.

14 milliards de m3 par an 

A l'époque, en 2019, Volodymyr Zelensky s'était pourtant réjoui d'un accord synonyme de "sécurité énergétique" et de "prospérité pour les Ukrainiens", qui devait rapporter au pays "plus de sept milliards de dollars" sur cinq ans. Mais les temps ont radicalement changé. La Russie a envahi l'Ukraine en février 2022 et son armée attaque régulièrement les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Gazprom a confirmé dans un communiqué que depuis mercredi matin "le gaz russe n'a pas été fourni pour le transit à travers l'Ukraine". Ses exportations vers l'Europe via le territoire ukrainien s'élèvent à un peu plus de 14 milliards de m3 par an, selon des chiffres officiels. Dans ce contexte tendu, le cours du gaz européen a atteint mardi la barre symbolique des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d'un an.

Ces dernières semaines, la Hongrie et la Slovaquie se sont plaintes de voir le robinet coupé. Le Premier ministre slovaque Robert Fico, bien disposé envers Vladimir Poutine et dont le pays est très dépendant de l'approvisionnement en gaz russe, a averti mercredi d'un "impact drastique sur nous tous dans l'UE". En Moldavie, la région séparatiste prorusse de Transdniestrie "traverse une situation difficile" après que le fournisseur local Tiraspoltransgaz "a interrompu l'approvisionnement en gaz naturel et en chauffage", a averti le porte-parole du gouvernement moldave. La Moldavie appelle donc la Russie à "cesser son chantage".

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