Produits laitiers : pour quelles raisons le prix du beurre s'envole-t-il sur les marchés de gros ?

La tonne s’échange en moyenne à plus de 8 000 euros, soit près de deux fois plus qu'il y a un an. En cause, une maladie qui décime les élevages.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le prix du beurre s'envole sur les marchés de gros. Photo d'illustration. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Le prix du beurre s’envole sur les marchés de gros. Son cours a atteint un niveau historique, jeudi 26 septembre 2024, à 8 180 euros la tonne, c’était près de deux fois moins il y a un an. De plus, en France, comme la crème, qui permet de faire du beurre est de très bonne qualité, qu'elle est traçable, c’est même encore plus cher. À l'origine de cette hausse des prix, il y a cette maladie virale qui affecte les troupeaux, une épidémie de fièvre catarrhale ovine qui décime les élevages depuis des semaines, y compris les bovins, donc les vaches.

Ce risque sanitaire fait planer la menace d'une chute brutale de la collecte de lait, ce qui est déjà le cas dans d'autres pays européens où l'épidémie est très présente. Cela risque de rétrécir l’offre. Moins de vaches, c’est moins de lait, mais aussi moins de crème, car dans un litre de lait, il y a 4% de matière grasse qui permet de faire du beurre. Les prix s’envolent parce qu’en face, la demande de beurre ne cesse d’augmenter partout dans le monde. Le beurre est utilisé pour la viennoiserie, la pâtisserie, les plats préparés, etc.

Lactalis réduit sa collecte dans les fermes françaises

De fait, avec l’épidémie, il y a un effet de panique, les industriels anticipent la pénurie, cherchent à sécuriser leurs approvisionnements, ce qui fait monter les tarifs. En plus, comme la matière grasse est plus chère dans l’Hexagone, les industriels et les distributeurs français vont l’acheter à l’étranger, d’où l’inquiétude des producteurs français. Surtout que Lactalis, le numéro un mondial du lait, a annoncé, le 26 septembre, réduire sa collecte dans les fermes françaises.

Pour le consommateur final, pour l’instant, dans les grandes surfaces, les prix affichés sont encadrés, fixés par les contrats de 2023, mais ces contrats vont bientôt être rediscutés, en janvier 2025, à l’occasion des traditionnelles négociations entre les industriels et la grande distribution. C’est donc plutôt au prochain trimestre que les hausses risquent de se répercuter dans les rayons, au moins en partie, car la plaquette de beurre étant un produit d’appel, de consommation courante, les enseignes vont être vigilantes à ne pas trop faire flamber son prix.

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