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Sécurité sociale : selon le Sénat, les mutuelles devront payer 500 millions d'euros

Les sénateurs examinent en ce moment le budget de la Sécurité sociale. Ils ont adopté un amendement qui instaure une contribution exceptionnelle de 500 millions d’euros sur les complémentaires santé. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entrée de la "Mutuelle Générale" à Paris. (PIERRE VERDY / AFP)

Pour les sénateurs, avec les confinements les mutuelles ont fait plus de deux milliards d’euros d’économie. Elles ont vu leurs dépenses baisser : coincés chez eux, les Français sont moins allés se faire soigner. L’idée est donc de leur demander de participer à l’effort pour renflouer les comptes de l’Assurance maladie. Les mutuelles ont déjà été mises à contribution l’an dernier via une taxe Covid à 1,5 milliard d'euros. Mais cet amendement prévoit une rallonge, un supplément de 500 millions d’euros pour 2022 : une façon, selon les sénateurs, de redistribuer aux Français le trop-perçu.   

Sauf que les mutuelles ne l’entendent pas ainsi. Elles se défendent d’avoir constitué une cagnotte et disent qu’elles sont loin d’avoir fait des économies, ne serait-ce que parce qu’elles enregistrent un effet rattrapage. Exemple : les soins  chez le dentiste, l’ophtalmologue, le dermatologue... que les Français n’ont pas pu réaliser à cause des confinements, ils les font cette année. Selon la Mutualité française, les dépenses des mutuelles ont déjà augmenté de 9% depuis le début de l’année, par rapport à 2019, avant la crise. C’est d’ailleurs ainsi qu’elles justifient les hausses de tarifs, entre 2 et 3% en moyenne. Hausses qui devraient intervenir en janvier prochain.  

Olivier Véran croit en "une grande Sécu"

Ces augmentations agacent le gouvernement. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a d’ailleurs demandé expressément aux mutuelles et complémentaires santé de modérer leurs tarifs. Il les accuse, par ces hausses, d’exclure une partie des Français, et de faire payer le prix fort aux retraités par exemple. Et c’est justement pour éviter que les Français ne subissent ces augmentations qu’Olivier Véran réfléchit à  une "grande Sécurité sociale", universelle, qui prendrait en charge tout le monde, sans différence d’âge, de statut. Une "grande Sécu" qui ferait disparaître les mutuelles et les assureurs privés.

Olivier Véran a d’ailleurs commandé une étude sur le sujet au haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie. il doit rendre ses conclusions la semaine prochain. Ce débat promet d’animer les discussions de l’élection présidentielle.

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