Thomas Thévenoud critiqué aussi pour la guerre des taxis
C'est un nouvel épisode de la guerre des taxis, aujourd’hui même, la bataille reprend au parlement où les députés doivent examiner un texte de loi qui fixe de nouvelles règles. Mais qui va gagner ?
Ironie de l’histoire, c’est encore Thomas Thévenoud, le député qui tarde à payer ses impôts, qui est au cœur de l’histoire. C’est lui qui avait été chargé par le gouvernement, de trouver un compromis entre les taxis traditionnels et les fameux VTC, ces voitures de tourisme avec chauffeur, qui se multiplient dans les grandes villes européennes, les Uber, LeCab, SnapCar, et autres Voitures jaunes…
Le texte de Thomas Thevenoud favorable aux taxis
Mais en lieu et place d’un compromis, la proposition de loi Thévenoud choisit son camp : s’il était adopté tel quel, ce texte signerait l’arrêt de mort des VTC.
Jugez plutôt : 1 – vous n’avez pas le droit de héler dans la rue ces VTC, vous devez les commander à l’avance ;
2 - le texte interdit aux VTC de prendre deux clients de suite et leur impose de retourner à leur siège social entre deux courses ; 3- il stipule l’interdiction pure et simple des applications qui permettent de localiser et de commander des véhicules avec un Smartphone, l’innovation même qui a fait le succès de VTC.
Certes, les sénateurs ont légèrement assoupli ces deux dernières dispositions, mais sans changer la philosophie du texte.
Le gouvernement et les députés français font la même chose que les Belges ou les Allemands, qui eux aussi ont fait le choix de défendre les taxis traditionnels…
Oui mais ce n’est pas parce que nos voisins commentent une erreur qu’il faut les imiter. J'ai mené ma petite enquête ces derniers jours et testé le service le plus attaqué par les taxis, un service nommé UberPop, développé à Paris, justement par le groupe californien Uber.
Les VTC captent de nouveaux clients
N’importe quel particulier possédant une voiture en bon état, un permis de conduire de plus de trois ans et un casier judiciaire vierge peut se lancer dans ce service de transport. J’ai donc commandé ce type de VTC via une application sur mon téléphone portable et qu’ai-je vu : des jeunes, le plus souvent, un étudiant, un vendeur d’assurance, un créateur d’entreprise de service à la personne, autant de chauffeurs intermittents, labellisés par Uber, qui se connectent et transportent des clients au gré de leur emploi du temps, une heure par ci, une heure par là, pour un prix de 20 à 40% moins cher qu’un taxi traditionnel.
Tous vous le disent : ils transportent des gens qui n’ont pas l’habitude de prendre un taxi, mais qui vu le prix et le service, y ont désormais recours. Cet exemple démontre que le marché est extensible, que l’innovation via la géolocalisation, les usages du mobile et les applications des smartphones, créent de nouvelles offres, répondent à de nouveaux besoins et crééent donc de nouveaux emplois. Il y aura des travers bien sûr, mais n’y a-t-il pas aussi, là, une logique vertueuse…
Les taxis font partie des professions réglementées, les chauffeurs payent une petite fortune, la « plaque » qui leur permet de pratiquer ce métier…
C’est tout le paradoxe : la concurrence, jugée déloyale des VTC n’a pas empêché le prix des licences de taxis de s’envoler à Paris, passant de 150 000 euros en 2008 à plus de 235 000 euros en 2013, une plus value de 55% en 5 ans. C’est une nouvelle rente, meilleure encore que l’immobilier, qui étouffe toute velléité d’innovation. C’est aussi pour ça que cette affaire est si emblématique. Et je suis sûr que cette guerre des taxis n’a pas encore livré son dernier mot, j’en prends le pari.
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