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Liberté, égalité, sexualité

Quarante ans après la libération sexuelle, peut-on "jouir sans entraves" ? La question se pose, dans le sillage des commémorations de la loi Veil. Ajoutée à l'accès à la pilule, la légalisation de l'avortement permettait aux femmes de disposer de leur corps. A la même époque, on réclamait le droit de "jouir sans entraves". Qu'en est-il aujourd'hui ? Y a-t-il des limites à la liberté sexuelle ?
Article rédigé par Karine Duchochois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Liberté, égalité, sexualité © Maxppp)

La toute première limite à notre liberté sexuelle, c’est l’autre – oui, parce qu’à priori, on est souvent deux dans ces histoires… L’autre, et son consentement, je cite « libre et éclairé ». C’est sur ce pivot que s’articulent la plupart des lois françaises en matière de sexualité. Deux adultes consentants (ou plus) ont bien le droit de faire exactement ce qu’ils veulent : on est dans le domaine de la vie privée… Mais dès que l’une des personnes impliquées semble ou pourrait être contraint, là, l’Etat intervient et légifère.

Majorité sexuelle

De manière générale, il y a contrainte lorsqu’il y a ascendant d’un partenaire sur l’autre : par l’âge, ou la position hiérarchique par exemple. D’où la création d’un délit de harcèlement sexuel, par exemple, en 92 ; ou celui de détournement de mineur. D’où la notion même de majorité sexuelle d’ailleurs : c’est l’âge à partir duquel on considère qu’un individu est suffisamment maître de lui-même pour pouvoir dire non (et donc oui aussi) à une personne majeure. Au cas où vous auriez des doutes, en France, on est sexuellement mineur jusqu’à 15 ans.

Egalité sexuelle

C’est bien la révolution sexuelle qui a permis repenser le droit en la matière, et de fonder ce grand principe juridique. Parce qu’il y a été question de liberté, mais aussi d’égalité. D’égalité entre les sexes, d’égalité entre les orientations sexuelles. Ainsi, en 82, sur proposition de Robert Badinter, l’homosexualité est dépénalisée. Deux ans plus tôt, le viol faisait son entrée dans le code pénal. Mais il faudra attendre le début des années 2000 pour que l’on considère que le fait qu’il y ait lieu dans le cadre conjugal soit une circonstance aggravante. La liberté, en matière de sexualité, c’est celle de dire oui, c’est aussi celle de dire non.

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