Armée de terre : "Nous recrutons 16 000 personnes, c'est un défi de masse et de qualité", affirme le général Arnaud Goujon

Le général Arnaud Goujon, sous-directeur du recrutement jeunesse de l'Armée de terre, évoque de nombreuses perspectives d'emploi, pour la plupart méconnues du grand public.
Article rédigé par franceinfo
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France, 2024-09-28. Sur le stand d'un regiment est inscrit en grosses lettre : S'engager.fr. L armee recrute et une famille s'informe sur les roles de ce corps d'armee. (JEAN FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)

Vous avez sans doute vu, en ce mois d'octobre, ces spots publicitaires rythmés par des images spectaculaires d'hélicoptères, de paysages au bout du monde, faisant appel à l'aventure, au goût du risque et au devoir citoyen. En septembre 2024, l'armée de terre lance sa nouvelle campagne de recrutement "Peux-tu le faire ?", destinée à une jeunesse désireuse de s'engager, alors qu'en 2023, pour la première fois en dix ans, l'armée n'a pas atteint ses objectifs de recrutement.

Pour 2024 "nous recrutons aux alentours de 16 000 personnes. Ce qui fait de nous l'un des premiers employeurs du pays. C'est un défi de masse, et un défi de qualité, parce que je dois trouver 2500 cadres, plusieurs milliers de spécialistes dans des domaines qui sont parfois très pointus et très concurrentiels", affirme le général, qui assure que les critères de l'armée se sont adaptés.

Des perspectives de carrières

De fait, beaucoup de potentiels candidats ignorent les perspectives et les possibilités qu'offre l'armée. "Tout le monde connaît dans l'armée de terre les métiers de combattants, d'infanterie et de blindés, ou le métier de pilote, mais on connaît moins les métiers de mécaniciens aéronautiques, de météorologues, de spécialistes de cyberdéfense, et même de cuisiniers.". Des perspectives de carrières pour de nombreux Français, mais un défi de recrutement pour le général qui fait face à la concurrence du civil et un marché du travail très tendu.

Conscient de recruter dans un secteur à risque, le général ne "cherche absolument pas à masquer quoi que ce soit". Bien au contraire, Arnaud Goujon cherche à rétablir un lien entre les soldats déjà engagés, et une jeunesse qui aspire à l'être. Un lien qui s'était quelque peu distendu depuis la pandémie de Covid-19. "Il y a eu une perte de contact avec la jeunesse et avec un an et demi de décalage, on a payé cette perte de contact subie par une baisse du recrutement", regrette le général, "face à ce constat, on a battu le rappel. On est reparti massivement au contact de la jeunesse. Et depuis la fin de l'année 2023, on est de retour sur nos chiffres habituels de recrutement".

"On a une jeunesse qui est consciente, qui est engagée. Le contexte international très difficile qu'on connaît a plutôt un effet mobilisateur sur les jeunes."

Général Arnaud Goujon

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Arnaud Goujon se dit d'ailleurs surpris par le discours sur la génération Z, pourtant consciente des enjeux et qui s'adapte "facilement à la vie militaire, tout comme la génération précédente". Pour bon nombre d'entre eux, l'armée de terre est justement "cet endroit où les gens vont s'accomplir, vont donner un sens à leur vie professionnelle. Ils vont trouver une collectivité, une fraternité qui leur manque sans doute dans la société". 

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