Attaques du 7-octobre : "Les commémorations sont nécessaires", pour le fondateur de l'association "Vies brisées - 7 octobre"

Un an après les attaques du 7-octobre, Olivier Jaoui, fondateur de l'association "Vies brisées - 7 octobre", témoigne de la difficulté, pour beaucoup de familles, à se reconstruire alors que près de 100 otages restent détenus par le Hamas dans la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivier Jaoui, président de l'association "Vies brisées - 7 octobre", sur franceinfo le 7 octobre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le 7 octobre 2023, les attaques du Hamas causaient la mort de 1 200 morts alors que 251 ont été prises en otage. Un an plus tard, 97 personnes sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 33 déclarées mortes, selon l'armée israélienne. Olivier Jaoui, fondateur de l'association "Vies brisées - 7 octobre", parent d'Ofer Calderon, l'un des deux otages français toujours retenus par le Hamas a perdu plusieurs membres de sa famille ce jour-là. "J'ai perdu ma cousine, qui aurait dû avoir 80 ans et sa petite-fille de 12 ans, explique-t-il. On sait aujourd'hui qu'elles ont été mitraillées dans leur abri, après quoi, leurs corps ont été brûlés dans la volonté de les détruire le plus possible. Les choses nous remontent aujourd'hui avec ces commémorations, mais elles sont nécessaires."

Il se souvient précisément du moment où il a compris qu'il se passait quelque chose de grave en Israël, grâce à un message d'un cousin présent sur place. "Je me souviens d'une phrase assez incroyable, d'un cousin israélien, qui nous dit textuellement : 'On a une bonne nouvelle, on a vu Erez sur une vidéo se faire emporter à Gaza', détaille Olivier Jaoui. La bonne nouvelle, c'est qu'il semblerait qu'il ne soit pas mort et moi, j'ai cette phrase en tête."

La difficulté de se reconstruire

Erez, qui avait 12 ans le 7 octobre 2023, est le fils d'Ofer Calderon, ils ont été retenus par le Hamas à Gaza et avec sa sœur Sahar, âgée de 16 ans. Les enfants attendent toujours le retour de leur père et depuis leur libération, ils sont en dépression. "Ils ont vu et vécu des choses épouvantables, dit OIivier Jaoui. Ils ont vu leur maison brûlée, des cadavres et ont assisté au viol de l'ancienne nounou d'Erez. Quand ils sont revenus de Gaza, ils ont découvert la mort de leur grand-mère, la mort de leur cousine, le fait que leur village a brûlé. Je pense que n'importe qui, quel que soit l'âge, se remettrait difficilement de ce qui leur est arrivé."

Oliver Jaoui confit également sa peine pour les dizaines de milliers de civils qui sont morts à Gaza depuis le début de la guerre. "Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza, c'est épouvantable pour les Gazaouis. Hélas, il ne faut pas oublier que l'élément déclencheur, c'est le 7-octobre. Les fameux tunnels n'ont jamais été ouverts aux civils, donc oui, il y a évidemment une souffrance que je trouve tout à fait terrible pour les Gazaouis."

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