Audiovisuel public : l'ambition de la réforme, "ce n'est pas des économies", assure le député Quentin Bataillon face à la défiance des syndicats

Le député Renaissance annonce qu'il va présenter lundi soir "une proposition de loi organique" qui va garantir "l'indépendance financière" de l'audiovisuel public.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député Renaissance Quentin Bataillon, le 13 mai 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le député Renaissance Quentin Bataillon, rapporteur de la mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public, tente de rassurer lundi 13 mai sur franceinfo, alors que le projet de réforme inquiète. Après la mise en place d'une holding en 2025, le gouvernement souhaite une fusion pure et simple des sociétés de l'audiovisuel public (dont France Télévisions et Radio France) au 1er janvier 2026, selon un amendement gouvernemental déposé vendredi 10 mai, et qui sera soumis aux députés en commission à partir de mardi 14 mai.

"L'ambition du président de la République, de la ministre de la Culture et de la majorité parlementaire, ce n'est pas des économies", affirme sur franceinfo l'élu Renaissance, qui jouera un rôle de premier plan dans cette réforme. Elle est contestée par les syndicats de France Télévisions et Radio France, qui appellent à la grève les 23 et 24 mai. Ces jours-là, le texte déjà adopté par le Sénat sera examiné à l'Assemblée.

Pour appuyer son propos, Quentin Bataillon cite les "40 millions [d'euros] de plus" alloués à Radio France en 2024. Au total, la dotation attribuée par l'État à l'entreprise publique dépasse les 640 millions d'euros, dont 15 conditionnés à l’atteinte d’objectifs stratégiques de transformation. À l'heure actuelle, une fraction de TVA est affectée au financement de l'audiovisuel public, un mécanisme qui doit prendre fin en 2025. 

Quentin Bataillon annonce qu'il va présenter lundi soir au sein du Bureau du groupe Renaissance une proposition de loi organique, "poussée par le président de la République et la ministre de la Culture", qui "va créer l'indépendance, la garantie financière pour l'audiovisuel public dans les prochaines années". Concrètement, il va "réviser la loi d'organisation des finances publiques" pour "créer ce qu'on appelle un prélèvement sur recettes". "Au même titre que les collectivités territoriales, au même titre que l'Union européenne, l'audiovisuel public, demain, n'attendra pas que l'État lui verse l'argent, il va le prendre", explique-t-il. "Aucun pays ne protègera autant le financement de l'audiovisuel public que la France", affirme Quentin Bataillon.

"La télévision ne va pas manger la radio"

Si le Parlement continuera de "décider chaque année du montant investi pour l'audiovisuel public", le gouvernement "ne pourra pas remettre en question au fil de l'année les montants justement votés pour l'audiovisuel public". "Le texte de loi ne va pas tout régler", reconnaît celui qui a été rapporteur de la mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public. "Il y a beaucoup de choses qui vont se faire dans le cadre des concertations, dans le cadre des discussions, notamment avec les organisations syndicales". Quentin Bataillon "confirme" que l'objectif du projet de réforme de l'audiovisuel public "est dans un premier temps, la holding", une structure pour chapeauter ces différentes entités "qui vient préfigurer la fusion en 2026" de France Télévisions, Radio France, l’Ina et France Médias monde, à savoir RFI et France 24.

Et "la télévision ne va pas manger la radio", répond Quentin Bataillon à la PDG de Radio France, Sibyle Veil, opposée à la fusion. "Dans cette nouvelle maison de l'audiovisuel public, regroupé, renforcé, la radio est un pôle important et je pense que ce sera justement l'objet de cette réforme", avance-t-il. "Ce n'est pas spécifié dans la loi" mais les marques Radio France, notamment franceinfo, "existeront toujours", assure le député qui révèle ses ambitions internationales pour franceinfo : "Je pousse aussi pour que franceinfo puisse remplacer éventuellement France 24", déclare Quentin Bataillon.

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