"Beaucoup de policiers ou de gendarmes se plaignent d'un défaut ou d'un manque de formation", selon la Défenseure des Droits
Plus de la moitié des policiers ou gendarmes (51,8%) considèrent que mener à bien leur mission est prioritaire sur le respect de la loi, selon une étude dévoilée, mardi 27 février, par la Défenseure des Droits. "Cela renvoie aussi à la question de la formation, analyse la Défenseur des Droits, Claire Hédon. Cela fait partie des formations que nous faisons, par exemple, auprès des gardiens de la paix pour dire à quel point le respect de la loi et le respect de la déontologie sont en fait protecteurs pour les forces de l'ordre."
Dans ce questionnaire rempli de manière volontaire et anonyme par 976 gendarmes et 655 policiers répartis sur sept départements, les membres des forces de l'ordre interrogés pointent du doigt le manque de formation au sein de leurs rangs. Un sur cinq affirme connaître "bien" ou "parfaitement" la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, tandis que près de la moitié d'entre eux (45,7%) s'estiment insuffisamment formés en matière de droits des citoyens et de règles de déontologie. "Beaucoup se plaignent d'un défaut de formation ou d'un manque de formation, par exemple sur les droits des citoyens, des mineurs ou encore sur la question des discriminations", reprend Claire Hédon.
Des doutes sur l'efficacité des contrôles d'identité
L'étude révèle enfin l'œil critique qu'exercent les professionnels sur les contrôles d'identité. Près de 40% des policiers et des gendarmes jugent que les contrôles fréquents ne sont pas ou peu efficaces pour garantir la sécurité d’un territoire. "Une étude de la Cour des comptes a évalué à 32 millions le nombre de contrôles d'identité purs et 15 millions de contrôles routiers. Sur les contrôles routiers, on est parfaitement capables de dire quel pourcentage correspond à la conduite sous l'emprise de stupéfiants, d'alcool, de défaut de permis de conduire. Sur les 32 millions de contrôles d'identité purs, on n'est pas capables de dire à quoi ça sert", souligne la Défenseure des Droits.
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