Déficit budgétaire : "L'effort principal doit porter sur la réduction de la dépense et non pas sur les recettes", soutient le rapporteur général du budget

Charles de Courson, rapporteur général du budget, estime lundi, que des mesures fiscales concentrées sur les très hauts revenus, ne rapporterons que "quelques centaines de millions". Il plaide pour "des économies sur les dépenses".
Article rédigé par franceinfo
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Membre du Groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) et député français Charles de Courson s'adresse aux journalistes à l'Assemblée nationale, à Paris, le 17 septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"L'effort principal doit porter sur la réduction de la dépense, et non pas sur les recettes", estime, lundi 30 septembre, Charles de Courson, le rapporteur général du budget, alors que le nouveau gouvernement planche sur le projet de loi de finances dans un contexte de déficit budgétaire abyssal.

"Tous les gens raisonnables disent qu'il faut, entre les économies sur les dépenses et quelques hausses d'impôts, faire entre 25 et 30 milliards, mais que l'effort principal doit porter sur la réduction de la dépense, c'est-à-dire sur des économies", explique Charles de Courson. "Je suis toujours étonné qu'on ne parle que d'augmentation de recettes, même s'il faut en faire quelques-unes", ajoute-t-il.

Les premières pistes du budget 2025 seront sans doute dévoilées mardi 1er octobre par le Premier ministre, lors de sa déclaration de politique générale. En attendant, les supputations vont bon train entre les hausses d’impôts et les coupes budgétaires. Le rapporteur du budget ne voit pas d’un bon œil une hausse d’impôts pour les Français. "Nous sommes déjà le peuple le plus imposé d'Europe, voire dans le monde. Si on doit faire un effort sur les recettes, c'est au nom d'une certaine solidarité entre nos concitoyens les plus aisés et les très grandes entreprises et le reste de la société", souligne-t-il.

Réduire la dépense publique 

La piste du gel du barème qui aurait mécaniquement fait augmenter les impôts pour de nombreux contribuables semble abandonnée par le gouvernement. Charles de Courson ne le confirme pas, mais selon lui, "geler les deux dernières tranches, ça va vous rapporter, allez 200 millions" d'euros, à peine, estime-t-il, alors que le gouvernement doit faire 30 milliards d'euros d’économies. "Il faut faire au moins 75%, 80 % sur la dépense. 

"Si vous faites quelques mesures sur les très hauts revenus, ça va vous rapporter quelques centaines de millions d'euros"

Charles de Courson, rapporteur général du budget

à franceinfo


 
Charles de Courson relativise la portée d'une contribution exceptionnelle des grandes entreprises. "Si ça ne concerne que les très grandes entreprises, il y en a certaines qui sont très rentables, il y en a d'autres qui le sont peu ou pas. J'ajoute en plus que beaucoup de ces grandes entreprises font une bonne partie de leurs bénéfices à l'étranger", explique Charles de Courson.
 Il appelle à "de la modération dans les propos" de la part des partis politiques. "Discutons d'un équilibre entre la réduction des dépenses et les quelques hausses des recettes", dit-il. "C’est d'ailleurs, d'après ses déclarations, l'orientation du Premier ministre", conclut Charles de Courson .

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