Guerre en Ukraine : "Nous sommes en train de nous battre, y compris pour votre indépendance", déclare le maire de Lviv en visite en France
Le maire de Lviv, ville de plus de 720 000 habitants à l'ouest de l'Ukraine et à 70 km de la frontière polonaise, rappelle, mardi 19 novembre, que "30 000 habitants de Lviv sont sur la ligne de front en train de se battre", et que sa ville accueille chaque jour "les blessés des différentes régions de l'Ukraine". "Nous sommes en train de nous battre, y compris pour votre indépendance, c'est ça le monde d'aujourd'hui", déclare Andriy Sadovy à l'adresse des Européens.
Le maire de Lviv, actuellement en France à l'occasion du Congrès des maires de France, lance un appel après un week-end de bombardements massifs des Russes, où le ton est monté d'un cran entre les belligérants. Les États-Unis ont en effet donné leur autorisation à l'Ukraine pour l'utilisation de leurs missiles de longue portée sur le sol russe, et le Kremlin a aussitôt menacé de réponse "appropriée" qui se "ferait sentir", en cas de tir par l'Ukraine.
Une autorisation trop tardive
Andriy Sadovy rappelle que sa ville est devenue un refuge pour "150 000 Ukrainiens" depuis presque trois ans, et regrette que cette autorisation d'utiliser des missiles à longue portée américains sur le sol russe n'arrive "que maintenant" et pas "il y a deux ans". Selon lui, on aurait "pu sauver des milliers de vies de citoyens ukrainiens, des civils qui sont tués par les Russes tous les jours". Cela aurait permis un chemin vers la paix qui ne peut passer, selon lui, "qu'en libérant les territoires ukrainiens et en écrasant l'armée russe, afin que jamais plus ils n'attaquent, ni l'Ukraine ni d'autres sociétés démocratiques".
Concernant les infrastructures électriques particulièrement visées par les bombardements russes dernièrement, Andriy Sadovy répond que la population s'y préparait déjà.
"Nous vivons en guerre, en train de lutter constamment pour notre survie."
Andriy Sadovy, maire de Lvivà franceinfo
La ville de Lviv, pourtant très à l'Ouest, n'est qu'à "quelques minutes de vol d'un missile", rappelle le maire."Hier, raconte-t-il, la Russie a frappé plusieurs régions ukrainiennes, y compris la région de Lviv." Ainsi, si les écoles et les entreprises fonctionnent, "tous les jours, nous subissons des alertes aériennes et devons descendre dans les abris".
Quant à l'intervention d'Olaf Scholz auprès de Vladimir Poutine, où le dirigeant allemand a demandé au président russe de retirer ses troupes d'Ukraine et de négocier avec Kiev il y a quelques jours, le maire de Lviv reste prudent et répète qu'on ne peut négocier avec les Russes "qu'en attaquant en même temps les sites militaires russes".
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