Guerre en Ukraine : sur le front, "il y a des progrès russes, mais qui sont lents", selon l'ambassadeur français à Kiev
La capitale de l'Ukraine s'est réveillée sous la neige, jeudi 21 novembre au matin. "L'inquiétude des gens, évidemment, c'est le chauffage et c'est ce qui va se passer au cœur de l'hiver", souligne sur franceinfo Gaël Veyssière, ambassadeur de France en Ukraine, alors que "50% des centrales" de production électrique ont été détruites par les frappes russes. "Il y a des coupures de courant régulières après des frappes", mais "ça reste gérable", affirme-t-il. Les habitants de Kiev tentent de vivre normalement en dépit des frappes aériennes. "Malheureusement, en Ukraine, on est assez habitués à ce genre de situation, explique l'ambassadeur, il faut toujours se préoccuper de savoir, quand on sort, où il peut y avoir un abri près de l'endroit où on se rend."
"Il y a une préoccupation ukrainienne très forte sur le fait que la poussée russe se poursuit", assure Gaël Veyssière, en déplorant l'intensification des frappes russes visant l'Ukraine, depuis le 7 novembre. Mais contrairement aux États-Unis, à l'Espagne, l'Italie ou encore la Hongrie, la France n'a pas fermé son ambassade mercredi pour des raisons de sécurité. "À ce stade", la France ne prévoit pas non plus de réduire son personnel diplomatique.
Protéger l'Ukraine
Sur le plan militaire, "il y a une crainte de leur part de ne pas arriver à stabiliser le front. Mais pour l'instant, les choses sont relativement tenues. Il y a des progrès russes, mais qui sont lents", précise Gaël Veyssière. Alors que les États-Unis prévoient de fournir des mines antipersonnel à l'Ukraine, l'ambassadeur rappelle que la France, contrairement aux Américains, est signataire de la Convention d'Ottawa qui interdit l'emploi, le stockage et la production des mines antipersonnel. "Évidemment, ce n'est pas quelque chose que nous encourageons", réagit l'ambassadeur français. Mais si "on partage avec les États-Unis le même souci de base qui est la protection de l'Ukraine", précise-t-il, "sur ce point-là, évidemment, nous ne sommes pas en ligne", dit-il. "Ce sont des armes qui sont données par les différents partenaires aux Ukrainiens et ce sont eux qui en prennent la responsabilité et qui les utilisent. Naturellement, pour les armes les plus sensibles, oui, il y a un échange", explique-t-il.
Après l'autorisation des États-Unis, l'Ukraine utilise depuis quelques jours des missiles à longue portée sur le territoire russe. La France a également fourni des missiles Scalp de même nature à Kiev. Gaël Veyssière ne souhaite pas s'étendre sur d'éventuels contacts entre la France et l'Ukraine, sur le choix des cibles : "Il y a de toute façon des contacts avec l'Ukraine, bien entendu. Après, sur le plan opérationnel, je n'ai pas d'indication à donner", conclut-il.
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