Intempéries : "L'année est désastreuse pour les agriculteurs", alerte une économiste de l'eau

Des orages violents et de fortes pluies sont attendus dans le sud-est de la France avec cinq départements placés en vigilance orange. Une situation particulièrement préoccupante car les "sols qui sont déjà gorgés" d'eau, note Esther Crauser Delbourg, économiste de l’eau et fondatrice de Water Wiser, cabinet de conseil en stratégie, spécialisé dans les enjeux de l’eau.
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Esther Crauser Delbourg. Économiste de l’eau et fondatrice de Water Wiser, cabinet de conseil en stratégie, spécialisé dans les enjeux de l’eau. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On a eu une année très pluvieuse, on sait déjà qu'il y a eu -40 % sur les récoltes de blé avant le mois de juillet", fait savoir Esther Crauser-Delbourg, économiste de l’eau et fondatrice de Water Wiser, cabinet de conseil en stratégie, spécialisé dans les enjeux de l’eau. "On est sur des sols qui sont déjà gorgés par la tempête Kirk et l'ex-ouragan Leslie qui va arriver, ne va pas venir aider les choses pour les agriculteurs, prévient-elle. D'autant qu'en ce moment, on est à la fois dans du semis, et en même temps, on récolte, et le problème, c'est que tout est complètement inondé et les choses commencent à pourrir", explique-t-elle.

Selon Esther Crauser-Delbourg, les agriculteurs vont être privés "potentiellement d'une saison entière de revenus, cela va décaler dans le temps ce qu'ils vont pouvoir gagner". Les agriculteurs ont un "aléa climatique tel, que la seule certitude qu'ils ont, c'est qu'ils n'en ont pas et donc il faut venir les aider. Les aléas sont tels et les pertes de revenus sont telles que le risque entier n'est plus assurable", souligne la spécialiste, d'où l'existence notamment du "fonds Barnier", dispositif permettant de financer des mesures de prévention des risques naturels.

S'adapter au changement climatique

"Aujourd'hui, une assurance ne peut pas couvrir l'entièreté de la perte d'une récolte", affirme l'économiste, d'où le rôle d'un tel dispositif créé en 1995 par le ministre de l'Environnement, désormais Premier ministre. Mais le problème est que l'"on ne sait pas combien de temps, on va réussir à tenir avec le fonds Barnier", pointe Esther Crauser-Delbourg. Ce qu'il faut, c'est nous adapter, cela passe, selon elle, par "aménager des aires de captage à côté des villes, des prairies et des champs pour pouvoir mieux la récupérer" et "arrêter la bétonisation" dans les villes.

Une "bonne nouvelle" aux yeux de l'économiste spécialisée dans les enjeux de l'eau, le niveau au plus haut des nappes phréatiques. Attention cependant, car "il faut que ça tienne jusqu'en mars-avril pour que le printemps puisse s'éveiller à nouveau et recapter cette pluie", nuance-t-elle.

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