Les "trois-quarts des accidents mortels du 1er janvier" sont liés à l'alcool, rappelle la déléguée interministérielle à la Sécurité routière
"Ces dernières années, les trois-quarts des accidents mortels du 1er janvier avaient un facteur alcool", déplore mardi 31 décembre Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, invitée de franceinfo.
Florence Guillaume appelle à "une vraie vigilance individuelle et collective" pour la soirée du Nouvel An. "Il y a beaucoup d'idées reçues, mais il n'y a qu'une seule réalité, il n'y a que le temps qui diminue le taux d'alcool dans le sang", rappelle-t-elle, tout en insistant sur la nécessité de se tester avant de prendre la route ou de désigner un Sam, un conducteur de soirée qui s'abstient de consommer de l'alcool.
franceinfo : L'alcool est le principal facteur accidentogène la nuit du Nouvel An ?
Florence Guillaume : Ces dernières années, les trois-quarts des accidents mortels du 1er janvier avaient un facteur alcool, c'est très important. Il y a presque un paradoxe.
"Les Français sont très conscients aujourd'hui des dangers de prendre la route en étant alcoolisé, mais pour autant, il y a une forme de déni sur le 31 décembre, où on a tendance à s'autoriser un peu."
Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routièreà franceinfo
Il y a une vraie vigilance individuelle et collective à avoir. On ne laisse pas partir quelqu'un qui a trop bu et on ne pousse pas non plus quelqu'un à boire, c'est ça la bienveillance mutuelle.
Il est dû à quoi ce déni ?
Il y a beaucoup d'idées reçues, mais il n'y a qu'une seule réalité, il n'y a que le temps qui diminue le taux d'alcool dans le sang. Si on a un doute sur sa consommation, le mieux c'est de se tester. Les éthylotests sont faciles d'accès. Ça permet d'avoir une bonne mesure et d'être sûr. L'autre solution, c'est d'avoir désigné son "Sam", celui qui ne boit pas.
Penser qu'on peut boire plus parce qu'on est plus grand ou plus corpulent, c'est aussi une idée reçue ?
Oui. C'est une idée reçue qui fait que les hommes vont avoir tendance à prendre plus le volant en disant 'je supporte mieux'. Mais 93% des accidents mortels sont commis par des hommes.
Quel bilan tirez-vous de la sécurité routière en 2024 ?
Il est trop tôt pour tirer des bilans de l'année. Le premier bilan consolidé n'interviendra que vers le 31 janvier, mais on peut déjà dire qu'après une année 2023 qui était une année historique, avec le plus bas chiffre de la mortalité sur les routes depuis 1926, on aura une année 2024 qui sera en petite augmentation, mais qui restera la deuxième année la moins forte. Ça restera, de toute façon, une année trop forte.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.