Mort de Robert Badinter : "Il aurait tout à fait sa place au Panthéon, ça me paraît une évidence", réagit la présidente d'Unicef France
Robert Badinter "aurait tout à fait sa place au Panthéon, ça me paraît une évidence", réagit samedi sur franceinfo Adeline Hazan, la présidente d'Unicef France, au lendemain de la mort de l'ancien ministre de la Justice, à l'âge de 95 ans. Selon elle, il n'y a "pas tant" d'hommes politiques "de sa trempe", qui n'ont "jamais transigé" même lorsque leurs convictions "n'étaient pas nécessairement partagées par une majorité de l'opinion publique". "On l’a un peu perdu" et c'est "très triste", déclare-t-elle.
Adeline Hazan retient la "conception du courage" de Robert Badinter. "Je ne l'ai jamais perdu de vue depuis les années 1976 et jusqu'à il y a quelques mois où j'ai eu l'occasion de le rencontrer parce qu'il était membre du comité de parrainage de l'Unicef", souligne-t-elle.
Il voulait une prison qui permette de s'instruire
Adeline Hazan a "eu la chance" d'avoir Robert Badinter "comme professeur en amphithéâtre" lorsqu'elle était étudiante en droit.
"Ses cours étaient de grands moments, à la fois de conviction et d'éloquence."
Adeline Hazan, la présidente d'Unicef Franceà franceinfo
Ancienne contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, de 2014 à 2020, et ancienne présidente du syndicat de la magistrature, elle a côtoyé l'ancien ministre de la Justice, à de nombreuses reprises. "On partageait les mêmes fondamentaux sur la justice". Elle salue "ses combats d'une justice plus humaine, moins sévère, moins désincarnée". Elle rappelle que "c’est lui qui a créé le travail d’intérêt général parce que toute sa vie, il a pensé qu’il fallait croire en l’humain et qu’une pure sanction ne servait à rien s’il n’y avait pas une conscience et autre chose que l’emprisonnement".
Adeline Hazan assure que Robert Badinter "restait extrêmement préoccupé par la situation des prisons". Elle raconte qu'il "y a quelques mois", l'ancien garde des Sceaux l'avait "interrogé plusieurs fois" à ce sujet. Selon elle, "il était catastrophé par la surpopulation carcérale qui ne fait qu'augmenter" même s’il convenait qu'il "y avait des améliorations par rapport aux années 1980". Elle rappelle que Robert Badinter voulait "une prison qui ne mettent pas à l'écart de la société, qui permette aux détenus de travailler, de s'instruire, de s'éduquer" pour "améliorer leur réinsertion dans la société".
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