Négociations commerciales : "Il y aura des baisses, mais la majorité des produits sera en hausse", affirme l'Ilec, une des voix des gros industriels
Alors que les négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs agro-industriels sur les prix en rayons doivent s'achever mercredi 31 janvier au soir, Richard Panquiault, président et directeur général de l’Institut des liaisons et d’études des industries de consommation (Ilec) annonce sur franceinfo qu'il "y aura des baisses mais que la majorité des produits sera en hausse". L'institut qui regroupe des fabricants de produits de grande consommation précise qu'il s'agira "d'une légère hausse", sans donner plus de détails.
Le patron de l'Ilec précise ainsi que les baisses concerneront surtout "les produits à base de volaille, de céréales" mais aussi "les huiles et parfois la nourriture pour animaux". Mais Richard Panquiault avertit que cela n'entraînera pas nécessairement de baisse notable dans les rayons, car "le prix payé par les consommateurs est fixé par le distributeur et par lui seul". Il ajoute que les prix des "produits détergents vont également baisser car s'appliquera en mars une loi visant à réguler les promotions [de ces produits], ce qu'ont anticipé un certain nombre d'industriels".
Le dérèglement climatique en partie responsable
Mais dans l'ensemble, il faut s'attendre à des hausses de prix, soutient Richard Panquiault en raison de la "vague inflationniste [qui] n'est pas finie". Cette inflation est due en partie par les "dérèglements climatiques". "Quand vous avez un ouragan en Floride, les productions d'oranges sont plus faibles donc le prix augmente ; quand il y a une sécheresse en Grèce et en Espagne, le prix de l'huile augmente", explique le président de l'Ilec.
"L'économie qui veut se verdir, c'est normal, mais ça a un coût et ça se chiffre en milliards d'euros pour les dix ans qui viennent."
Richard Panquiault, président et directeur général de l’Ilecà franceinfo
Richard Panquiault veut toutefois apporter des nuances, en soulignant qu'à quelques heures de la date butoir des négociations commerciales, "beaucoup d'accord n'ont pas été conclus". "Un tiers des accords est signé, un autre tiers sera signé dans les 24 heures et un autre tiers ne le sera pas forcément", décrit-il. Le patron de l'Ilec accuse les centrales d'achat à l'étranger "de ne pas reconnaître le droit français et donc la date butoir du 31 janvier". "Le gouvernement, le Parlement et le juge français sont très clairs, en disant qu'importe le lieu où le contrat est négocié, dès lors qu'il est exécuté en France, c'est le droit français qui s'applique ; pour autant, certaines enseignes ne respectent pas ça", fustige-t-il.
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