Possible "tentative d'assassinat" contre Donald Trump : "Comment s'étonner quand on voit des millions d'armes à feu en circulation", selon un historien

La possible nouvelle tentative d'assassinat, dimanche, contre Donald Trump serait la deuxième en deux mois. S'il s'agit d'un épisode emblématique "d'une rhétorique extrêmement violente et d'un débat public dégradé", selon Corentin Sellin historien, spécialiste des États-Unis, elle est, pour lui, surtout, liée au nombre d'armes en circulation aux États-Unis.
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Donald Trump à Las Vegas, le 23 août 2024. Illustration. (LAS VEGAS REVIEW-JOURNAL / TRIBUNE NEWS SERVICE)

Le tireur présumé de cette probable nouvelle tentative d'assassinat contre Donald Trump, survenue dimanche 15 septembre, s'appelle Ryan Routh et est "typique d'un homme exalté et très excité en ligne, d'après ses comptes Twitter et Facebook, explique Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et spécialiste des États-Unis. Mais "comment s'étonner quand on voit des millions d'armes à feu en circulation", expose l'historien, qui rappelle le nombre d'armes en circulation, "au moins 20 millions d'armes semi-automatiques du type de celle qu'ont retrouvée les forces de l'ordre".

Donald Trump difficile à protéger

D'ailleurs, la presse s'est cette fois surtout attardée sur "les tensions fortes" entre l'équipe de campagne du candidat républicain et le fameux Secret Service, chargé de protéger toutes les hautes personnalités américaines, raconte Corentin Sellin. L'équipe de Donald Trump avait déjà mis en cause l'agence gouvernementale de protection, lorsque le candidat a frôlé une première fois la mort en juillet, et réclamé "beaucoup plus de moyens". Ces moyens "certes concédés après la première tentative d'assassinat" "apparaissaient encore insuffisants", décrit l'historien. Le Secret Service parlant d'un "client impossible à protéger" et trop souvent "à découvert".

La protection de ce candidat hors du commun est-elle possible dans le climat de violence qui règne dans cette campagne ? Pour le spécialiste des États-Unis, même si ce type d'événement les contraint les adversaires démocrates à adopter une "posture conciliante", "adressant leurs meilleures pensées" en disant que "la violence politique n'avait aucune place" ,"on sait bien de part et d'autre qu'une fois passé l'événement, on reviendra à une rhétorique extrêmement violente et à un débat public extrêmement dégradé durant cette campagne."

Pas de profit dans les sondages à prévoir

Après la première tentative d'assassinat dont il avait été la cible en juillet, l'élan de sympathie "bien naturel" qui a pu faire monter Donald Trump dans les sondages a été de courte durée, rappelle Corentin Sellin. Le candidat n'avait pas tenu longtemps un discours rassembleur : "Donald Trump a essayé, un petit peu, ça a duré une semaine et il est revenu à un discours extrêmement polarisant et clivant. Il a avoué lui-même que ce n'était pas ni son registre ni son rôle", conclut-il.

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