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Gérard Guégan: "Qui dira la souffrance d'Aragon ? "

Sous Staline, on ne plaisantait pas avec l’homosexualité. Que ca soit en Union Soviétique ou en France. Le grand écrivain et poète Louis Aragon le savait mais, en 1952, a cinquante-cinq ans, il est tombé amoureux d’un jeune militant communiste venu de Moscou pour un procès politique très important à Paris. Alors, comment s’aimer alors sans renoncer à ce qu’on est ?
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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 "Entre nous, s’interroge Aragon, notre histoire, c’est quoi ? Un coup de foudre ? – La vraie question, répond Mahé, ce n’est pas de savoir si c’est un coup de foudre, la vraie question c’est de se demander s’il y aura un lendemain. J’ai envie de te répondre que oui mais, tu le sais, nous sommes des clandestins et nous sommes condamnés à le rester. "

En septembre 1952, Aragon a cinquante-cinq ans, et Mahé, vingt-huit. Le premier, figure du grand écrivain, siège aussi au comité central du Parti communiste. Le second est un émissaire du Kominform venu à Paris pour veiller au bon déroulement d’un procès politique d’importance. Très vite, entre Aragon et Mahé, une passion se noue en même temps que se multiplient les complots, les mensonges, les chaussetrapes. C’est que, dans cette France de l’après-guerre où les communistes tiennent le haut du pavé, il est impossible à Aragon comme à Mahé de s’afficher pour ce qu’ils sont.

Comment s’aimer ?

Comment s’aimer alors sans se renier ?

Telles sont les questions auxquelles Gérard Guégan nous confronte avec finesse et émotion.

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