"Âmes animales", le roman philosophique de José Rodrigues Dos Santos pour explorer notre rapport à la nature et à la faune
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l'écrivain et journaliste vedette du 20h de la chaîne publique portugaise RTP1, José Rodrigues Dos Santos. Il publie un nouveau roman "Âmes animales" aux éditions Hervé Chopin.
José Rodrigues Dos Santos est journaliste, reporter de guerre et le présentateur vedette du 20h au Portugal, sur la chaîne publique RTP1, depuis plus de 25 ans. Il est également, et en parallèle, l'un des plus grands auteurs européens de thrillers érudits. Sa saga, Tomas Noronha, a été traduite en 18 langues. Son ouvrage La formule de Dieu s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires rien qu'en France, deux millions dans le monde entier. Ses romans historiques connaissent également beaucoup de succès, comme Le Magicien d'Auschwitz ou Le manuscrit de Birkenau.
Il publie un nouveau livre : Âmes animales, aux éditions Hervé Chopin. L'histoire débute lorsqu'un scientifique est retrouvé mort. Une femme est désignée coupable. Elle s'appelle Maria Flor et travaillait sur un projet secret avec ce grand spécialiste de l'intelligence animale. Tomas Noronha, héros cryptologue de José Rodrigues Dos Santos, et mari de Maria, va devoir se battre pour prouver son innocence. Il va être confronté à l'un des plus mystérieux secrets de la nature soit l'intelligence, les émotions et la conscience des animaux.
franceinfo : La vraie question est : qui sont, finalement, les véritables bêtes ? Les animaux ou les hommes ?
José Rodrigues Dos Santos : Il y a un tas de grandes découvertes au sujet de la cognition animale, de leur conscience, de leurs émotions, et je me suis rendu compte qu'il fallait le dire aux gens. Ça fait longtemps qu'on pense, c'était une idée de René Descartes, que les animaux ne sont que des machines biologiques. Ils n'ont pas de sentiments etc… Cette idée était très forte dans la science, mais aujourd'hui, elle commence à changer d'avis après des expériences qui ont fait les découvertes que je présente dans le roman.
"‘Âmes animales’ nous raconte combien les animaux sont humains et combien les humains sont bêtes."
José Rodrigues Dos Santosà franceinfo
Cet ouvrage est, finalement, est un cri d'alarme, un cri du cœur aussi ?
Oui. D'un certain sens, on comprend que les animaux sont presque humains. Tout ce que nous sommes et pouvons faire, les animaux le peuvent aussi, mais un degré différent évidemment. Alors la question, c'est quel est notre rapport avec les animaux ? Et ce qu'on trouve, c'est une chose effrayante, seulement 3 % de toute la biomasse de la planète des vertébrés sont en liberté, 97 % sont nos esclaves. Ça nous dit beaucoup sur nous et sur notre rapport envers la nature.
Depuis 25 ans, vous officiez en tant que présentateur du journal de 20h au Portugal, vous êtes une véritable star. C'était important justement de mettre cette popularité au service de l'avancée des choses.
Parce que je suis obsédé par le sujet de la vérité. Les faits que je présente sont avérés. Il faut dire que je suis journaliste, mais je suis aussi académicien. J'ai enseigné à l'université de Lisbonne pendant 25 ans. J'ai cette méthode de recherche scientifique. J'essaie de devenir un spécialiste à chaque sujet. Vous savez, quand je vois un film, la chose que j'aime le plus, c'est au commencement, quand il est écrit : "Basé sur des faits réels". C'est ainsi que j'envisage la littérature. Raconter des choses vraies et ainsi on apprend.
L'écriture est une vraie passion pour vous. Ça commence très jeune à l'école. Vous allez même créer un journal à 17 ans. L'écriture a toujours fait partie de votre vie ?
Oui. Je suis journaliste depuis mes 16 ans, alors à partir de là, j'écris beaucoup. Écrire, c'est comme respirer, c'est absolument naturel.
Est-ce que ça vous a aidé, d'ailleurs, à formuler des émotions, des sentiments ? Vous avez très mal vécu la séparation de vos parents. Vous êtes parti vivre à Lisbonne avec votre mère et finalement, pour des raisons financières, vous êtes retourné vivre avec votre père au Mozambique. Est-ce que l'écriture vous a permis d'aller mieux ?
Oui. Il y a un écrivain anglais né à Paris, William Somerset Maugham, qui disait que la meilleure façon de bien écrire des romans, c'est de souffrir. En effet, je suis né au Mozambique pendant la guerre coloniale. J'étais au nord du Mozambique car mon père était médecin. J'étais vraiment au cœur de la guerre et j'ai vécu tout ça. J'ai vécu la chute de l'empire portugais.
"La mort de mon père lorsque j’avais 19 ans m'a beaucoup bouleversé, et il me fallait faire le chemin tout seul. Je l'ai fait."
José Rodrigues Dos Santosà franceinfo
Qu'est-ce que vous gardez de votre père alors ?
Un regard sur l'humanité basé sur ce que je vois, pas sur ce que l'idéologie nous dit.
Vous avez toujours été passionné comme ça ?
Je suis toujours passionné. Je ne pourrais jamais faire une chose sans passion. Vous savez, quand l'écrivain n'a pas le plaisir d'écrire, le lecteur n'a pas le plaisir de lire. Et je pense que la lecture ne doit pas être un effort, un devoir, non. C'est du plaisir !
Dans Âmes animales, il y a un vrai point de vue philosophique. Quand on referme le livre, on a tendance à se dire qu'on ne veut plus consommer comme avant. Vous-même, vous êtes flexitarien. C'était le but, de créer un électrochoc sans dire "Il ne faut pas le faire" ?
C'est une réflexion, c'est un roman philosophique. Il nous pose des questions. Il remet par exemple en question une idéologie très forte chez nous, c'est l'idéologie de l'humanisme. L'être humain au centre d'un univers. Et il ne faut pas survivre en dépit des autres. Il nous faut vivre avec les autres. Beaucoup de personnes qui lisent ce livre me disent qu'effectivement elles ont changé. Moi-même, j'ai changé après avoir écrit ce roman.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.