Après 23 ans sans album, FFF est de retour : "On est un peu comme 'les Avengers', on vient pour ramener du jus"
Marco Prince est le chanteur du groupe FFF (Fédération Française de Fonck), un groupe de rock fusion devenu incontournable au fil du temps, avec des titres devenus emblématiques comme Free for Fever en 1993 qui le définit parfaitement. Depuis 2000 et malgré cette réputation de groupe rassembleur, FFF n'a pas sorti d'album. Mais voilà, 23 ans après Vierge, il revient avec I Scream et se prépare à repartir en tournée en mars 2024.
franceinfo : I Scream et le single Les magazines est un retour qui met d'abord en avant qu'avec Yarol Poupaud, Niktus et Krichou, votre énergie commune n'a pas pris une ride.
Marco Prince : On a eu besoin de 23 ans pour reprendre cet élan et il n'était pas question de revenir sur la scène si on n'avait pas, des choses à dire et ces fulgurances-là à mettre au contact du public.
Ça a été très rapide en termes d'écriture, c'est-à-dire qu'une fois que vous vous êtes retrouvés, c'était tellement évident !
Oui, c'est assez fou. Il y a un peu plus d’an, il y a eu un alignement des planètes. Je ne sais pas, il s'est passé quelque chose de tellurique où on sentait que la planète allait avoir besoin de nous parce qu'on allait passer des moments difficiles donc on s'est reformés. On est un peu comme les Avengers, on vient pour ramener du jus.
Est-ce que ça ne vous a pas manqué ? Cette énergie de groupe, cette union qui fait la force, qui a fait votre force.
Vous savez, c'est assez étrange, parfois, on passe son temps à se protéger de sa famille sans se rendre compte que les grosses réunions familiales où tout le monde parle et où personne ne se dit rien, mais où on a tous bien compris qu'on s'aime, eh bien elles nous manquent. Alors, quand on en refait une, on se dit : " Mais on est cons, pourquoi on ne se voit pas plus ?" Quand on s'est remis ensemble, on s'est rappelés de ces moments de musique, de ces moments de rires, de ces moments de folie, de ces moments de voyage de fous et effectivement, c'est né de nouveau.
Comment est né FFF ?
"À l'époque, il y avait des bruits qui couraient disant qu'on était un groupe instigué par Jack Lang pour attaquer le marché américain."
Marco Prince, du groupe FFFà franceinfo
C'est absolument faux. Mais c'était marrant. On a laissé dire plein de trucs sur FFF parce qu'on se disait que tout ce qui était dit sur le groupe avait probablement un certain pourcentage de vrai. Mais c'est Nicolas Baby (Niktus) et moi qui nous sommes rencontrés dans une école de théâtre, chez Patrice Chéreau, où lui était résident et où j'essayais de rentrer par la porte ou de passer par la fenêtre. Et à ce moment-là, c'était une période où j'avais des velléités d'être acteur, je rêvais de ça. C'était mon premier jet vers l'artistique. Et avec Nicolas, on a commencé à faire de la musique, je ne sais pas comment ça s'est passé, mais on s'est rendu compte que si on attendait que les directeurs de castings viennent nous chercher, on allait être malheureux comme des pierres. Et puis la magie de FFF et la rencontre avec les deux autres ont fait que le groupe est né.
À partir du moment où le groupe est né et où vous avez signé, ça a été vraiment fulgurant. Comment avez-vous vécu ce moment où vous passez de l'ombre à la lumière ?
Le dénominateur commun qu'on avait, c'était qu'on était assez entourés par nos familles et c'est ce qui permet de ne pas péter un plomb et de ne pas devenir fou.
"Très bizarrement, tout nous paraissait normal. Faire la première partie des Rolling Stones : normal. Jouer avec George Clinton : normal. Un clip de Spike Lee : normal."
Marco Prince, du groupe FFFà franceinfo
Tout nous paraissait arriver naturellement. Il y avait une espèce de magie autour du berceau et c'est ce qui a permis que le succès ne nous monte pas trop à la tête. On avait des familles qui nous disaient : " Vas-y calme-toi" genre ça va bien se passer et l'important pour nous, c'était la musique. Quand tu te retrouves dans un festival de 300 000 personnes, et qu'avant toi il y a Lenny Kravitz, qu'après toi, ce sont les Beastie Boys, que tu casses la baraque et que tout le monde dit : " Pas mal les petits Français !" Tu te dis juste que c'est un élan naturel et qu’il n'y a pas de raison de se poser la question. Je pense qu'on était assez jeunes aussi pour ça et inconscients.
Cet album montre qui vous êtes. On a compris que les Quatre Fantastiques ont décidé de ressusciter cette jeunesse ! À l'intérieur de cet album, il y a une prise de position et une mise en exergue de ce que signifie le mot "combat". C'est marqué " Le meilleur album de FFF" quand on l'achète. Qu'est-ce que ça signifie ?
Ça signifie qu'on voulait mettre " Le meilleur album du monde", mais on nous a dit que ce n’était pas possible à mettre sur un album. Alors on a tranché pour " Le meilleur album de FFF" !
Pour terminer, pouvez-vous nous décrire la pochette ?
Alors, c'est un visage d'une très jolie femme, qui est une amie à nous, qui crie sa joie, mais qui crie aussi sa peur du sens vers lequel va le monde aujourd'hui et qui crie la décision de faire partie de demain d'une belle façon.
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