Calogero : "Je suis un optimiste"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est le compositeur, musicien, chanteur, Calogero pour son nouvel album : "Centre Ville".
Cela fait déjà trois ans que Liberté Chérie est sorti, le dernier album de Calogero. Il revient avec Centre Ville. Douze titres conçus alors qu’il est enfermé. Ce nouvel opus est à découvrir confiné et déconfiné comme il en rit : "J’ai énormément travaillé pour qu’il se découvre, déconfiné (…) Je me rappelle avec les fenêtres ouvertes, les voisins entendaient mon piano résonner avec cette atmosphère un peu pesante qui était le début du confinement et en même temps cette chaleur à 20 heures où les gens applaudissaient, c’étaient vraiment des moments particuliers. Petit à petit, au fil de la création, les chansons arrivaient de plus en plus optimistes parce que je suis un optimiste."
À l’écoute de Centre Ville, on découvre une nouvelle écriture de composition de Calogero, avec encore plus d’émotions qu’à l’accoutumée. Cela il l’explique simplement : "Peut-être qu’il y a aussi une envie, une émotion positive à vouloir retrouver le public".
J'ai eu un confinement pas désagréable puisque je me suis retrouvé avec mes instruments, à faire des chansons. Juste là, j’ai hyper envie de refaire des concerts, revoir les gens, retrouver mes fans. J’ai envie d’y croire, je me dis que ça va aller
Calogeroà franceinfo
Dans la chanson Le stylo vert, Calogero évoque indirectement sa propre histoire avec un clin d’œil à son paternel. Le chanteur confie en quoi cette chanson le touche particulièrement : "Dans la chanson Le stylo vert, le père carrément, il ne sait pas lire, et par amour, il fait croire qu’il sait lire. Alors, ça me rappelle un peu mon père. C’était un bon matheux, il calcule hyper bien et tenez-vous bien il n’a été que deux jours à l’école."
Puis, il dresse ce parallèle : "Heureusement, je sais lire mais j’ai été en échec scolaire et je l’ai caché à mes enfants, par amour parce que j’aimerais que mes enfants travaillent bien à l’école et qu’ils ne soient pas comme moi en fait. Enfin, je parle de l’école parce qu’en même temps je donne beaucoup d’espoir aux derniers de la classe puisque finalement j’ai réussi à faire quelque chose."
La musique depuis tout petit
Il grandit au sein d’une famille italienne, d’origine sicilienne en Isère et ses parents l’élèvent ainsi que ses deux frères et sa sœur avec une certaine vision de la vie, celle de l’ouverture et de la tolérance: "Mes parents croient en la jeunesse (…) Donc, quand ils ont vu que leur fils était en échec scolaire mais que j’étais fait pour la musique, ils m’ont poussé et je ne les en remercierai jamais assez pour ça."
Très jeune, s’ancre de sa tête cette idée pas si saugrenue que ça, que son avenir se trouve dans la musique : "J’ai sorti cette phrase improbable de dire : ‘Je serai un musicien, un chanteur connu ou alors je serai bassiste de Téléphone’, je vous jure que je l’ai dit", assure-t-il. Comme une phrase prémonitoire, plus tard il jouera avec Richard Kolinka et avec humour, il revient sur leur premier échange téléphonique : "De l’avoir au téléphone quand il m’a proposé de venir jouer avec lui, j’ai trouvé ça génial que j’ai pu dire cette phrase improbable et de me retrouver à réaliser mon rêve".
Je trouve ça très grave qu’on ait pu dire que la culture était non-essentielle parce que la culture pour moi a été plus qu’essentielle. La musique a changé ma vie
Calogeroà franceinfo
Depuis ses débuts avec Les Charts, Calogero cumule les succès. Il écrit pour les autres et cette réussite professionnelle il la doit sûrement à sa détermination sans faille : "Je me suis donné les moyens d’avoir le choix. Quand je suis monté à Paris à 18 ans, je suis tombé amoureux de cette ville mais c’était cher de vivre à Paris, c’était compliqué. Je me suis dit : ‘Tiens, avec des notes de musique, je vais peut-être arriver à réaliser mon rêve’ Et j’ai travaillé, j’ai travaillé la musique."
Plus je fais de la musique, plus j’ai envie d’en faire. C’est presque un antidépresseur pour moi la musique. C’est vital
Calogeroà franceinfo
Cette passion de la musique, un peu comme son oxygène ne le quitte quasiment jamais. Chez lui, c'est un brin obsessionnel : "Au moment où je vais me coucher, je lorgne ma basse sur le côté. Si je la vois, si j’ai tourné la tête, c’est mort je ne vais pas me coucher. J’ai une relation fusionnelle avec mes instruments".
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