Calogéro présente un album sociétal : "Le vivre ensemble est possible"
Calogero est un artiste majeur du paysage musical francophone. Plusieurs de ses chansons évoquent de nombreux souvenirs à beaucoup de Français au point de devenir des photos du quotidien. Depuis la formation du groupe Les Charts en 1987 avec son frère, il a créé neuf albums qui se sont vendus à plus de six millions d'exemplaires. Ses tournées se jouent pour la plupart à guichets fermés et ses collaborations avec Zazie, Florent Pagny, Grand Corps Malade ou encore Françoise Hardy ont marqué les esprits. Vendredi 25 octobre 2024, il sort son nouvel album X, (dix), le dixième, composé de dix chansons.
franceinfo : Dix albums en 24 ans, qu'est-ce que ça évoque au petit garçon qui rêvait musique ?
Calogero : Ça évoque un parcours assez rond, en tout cas un beau parcours. Moi, c'était mon rêve d'être un chanteur, un musicien connu et reconnu. Je me suis même posé la question, si ce métier-là ne mettait pas en lumière la personne physiquement, est-ce que j'aurais voulu le faire ? Je n'ai pas la réponse.
Pendant la tournée de votre album précédent A.M.O.U.R, vous avez ressenti ce besoin déjà de tourner la page et de créer ce nouvel album ?
Oui, et j'avais envie de casser un peu les schémas d'attendre, deux ans ou trois ans avant un album.
"J'avais envie de présenter des chansons puisqu'elles étaient là, c'était comme une urgence en fait."
Calogeroà franceinfo
Pour le coup, il n'y a pas de chansons d'amour, ce sont plus des sujets de société et j'avais besoin de présenter des choses tout de suite.
Qu'est-ce que vous ont apporté les femmes dans votre vie ? Est-ce que vous avez souvent été entouré par les femmes ?
J'ai toujours eu des amies femmes et j'ai toujours eu besoin de me confier à elles. Il y a aussi ma mère et ma sœur, pour moi, c'est sacré. Les femmes, il faut les respecter, c'est dans ma culture. À la maison, le patron, c'était ma mère et j'ai ce truc-là dans la culture où la femme a un rôle fort. Donc je suis content de tout ce qui se passe aujourd'hui, où les femmes prennent de plus en plus le pouvoir parce qu'elles sont extraordinaires.
Ça fait 24 ans que vous nous accompagnez. Vous rêviez qu'on entende vos chansons, de savoir qu'elles font partie aujourd'hui de notre quotidien et de nos souvenirs, ça vous touche ?
Ça me touche énormément et c'est un cadeau immense. Je ne m'en remets jamais en fait de ça, parce que vous pouvez faire une chanson, deux ou trois qui ont connu du succès et ça peut faire très vite déjeuner de soleil. J'ai commencé très jeune donc j'en ai tellement vu passer. Je me suis toujours dit et on m'a dit aussi que le plus difficile, ce sera de durer. Après, j'ai fait ce qu'il fallait pour ça aussi, j'ai fait beaucoup de concerts. Je pense que ça fait aussi la longévité. Si on n'est pas bon sur scène, le public est moins fidèle.
Françoise Hardy a eu beaucoup d'affection pour vous. Il y a une chanson qui s'appelle Les Absents, où vous parlez de ceux qui ne sont plus là, mais les absents sont quand même présents à travers cette chanson.
Oui, de toute façon, j'ai un truc comme ça qui peut paraître un peu barré, mais les gens qui font le même métier que moi font partie de ma famille. Quand David Bowie est mort, j'ai eu l'impression qu'un oncle mourait. Françoise Hardy, c'est très particulier puisqu’elle était là à mon premier concert et elle m'a toujours suivi et on communiquait par mail. Elle m'a présenté à Alana Filippi, avec qui j'ai fait mes premiers succès.
"Françoise Hardy a été un ange gardien pour moi."
Calogeroà franceinfo
Et c'est vrai que quand elle est partie, c'était comme si c'était quelqu'un de ma famille partait.
Il y a aussi une légèreté avec le premier single, Parie qu'on aime encore, qui a été écrit comme un hymne. L'idée, c'était de chanter tous ensemble à tue-tête et de ne faire qu'un ?
En fait, c'est aussi une illusion et peut-être aussi une faiblesse de penser que dans certaines villes et dans des quartiers en France, les gens s'entendent mieux que ce qu'on nous fait croire. Je crois que les gens ont plus envie de vivre ensemble. Je vais souvent aussi dans ma famille, près de Grenoble voir mes amis et je vois les gens. Le vivre ensemble est possible et il est là plus qu'on le pense.
Vous allez repartir en tournée avec de nombreux concerts prévus. Vous ne quittez jamais la scène ?
Non, mais j'aime ça. Je me rappelle de certaines interviews de Barbara où elle disait qu'elle restait dans les théâtres et je suis capable de faire ça. J'aime la scène et je respire mieux sur scène.
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