Florent Pagny : "J'ai la fidélité du souvenir, cela fait partie de ma construction"

L’auteur, compositeur, interprète, Florent Pagny est l’invité exceptionnel du Monde d’Elodie toute cette semaine. Nous revenons sur les moments et les chansons qui ont marqués sa carrière et sa relation exceptionnelle avec le public qui s'est transformée en déclaration d'amour depuis l'annonce de sa maladie. Il a offert à ses fans : 20 albums studio, cinq albums live et quatre compilations pour un total de 15 millions de disques vendus. Sa carrière d'artiste a débuté comme acteur au cinéma et à la télévision avec de petits rôles dans des films comme La Balance de Bob Swain, L'as des as de Gérard Oury ou encore Inspecteur la Bavure de Claude Zidi. Puis il y a eu ses débuts de chanteur dans des cafés, des radio-crochets, avant d’investir des scènes et des salles bien plus grandes.

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Son répertoire accompagne le quotidien des Français depuis plus de 35 ans, avec des titres devenus des classiques comme Savoir aimer (1997), Ma liberté de penser (2003), Là où je t'emmènerai (2006) ou encore Et un jour une femme (2000). Cette carrière et ce public, le coach de The Voice les a racontés, il y a peu, dans une autobiographie Pagny par Florent aux Éditions Fayard. Il fait actuellement une tournée des festivals.

franceinfo : Tout au long de cette carrière, vous n'a eu de cesse de rester libre, de procurer des émotions aux personnes qui vous ont accompagnées. Il y a des rencontres et puis il y a la rencontre, celle qui va faire basculer votre vie, la relancer, celle qui va vous faire grandir, devenir père, celle qui va vous donner confiance en vous et vous donner envie d'avancer et de combattre comme aujourd'hui. C'est Azucena Caamaño, votre femme. Ça a été une rencontre d'une évidence incroyable pour vous. Pas forcément pour elle, mais pour vous oui.

Florent Pagny : Non, pas forcément pour elle. Mais elle est beaucoup plus belle que moi ! Elle attirait tellement l'attention. Et puis après, quand d'un seul coup, il n'y a plus que l'apparence, mais que la personnalité te convient et que tu trouves les bonnes clés pour que ça lui conviennent aussi… Parce que voilà, quand on est aussi belle, on attire beaucoup de monde et la sélection est plus dure. C'est vrai qu'à un certain moment la barre était haute et je me suis dit : mais on va y arriver tous les deux parce que moi aussi la barre est haute, donc c'était sympa.

Il y a cette beauté, mais il y a surtout ce qu'elle dégage à l'intérieur. C'est ça que vous percevez surtout.

Mais parce que ça s'est défini en fusion tous les deux. Elle a tout ce qui me manquait et j'apportais tout ce qui pouvait lui manquer. Ce qui fait que comme il y a cette complémentarité, c'est ce qu'on appelle des couples karmiques, je n'ai pas de difficulté de parler de ma moitié. Ça n'empêche pas qu'on soit comme tous les couples, il y a des moments, ça ronfle à la maison, mais c'est vrai qu'après 30 ans, on est obligés de se regarder encore en se disant : "C'est sûr, on va finir notre vie ensemble". Et puis on a deux mômes supers qui sont aussi libres que nous et aussi respectueux que nous. C'est donc très agréable.

"J'ai beaucoup de chance dans ma carrière, mais alors j'en ai encore plus dans ma vie de famille."

Florent Pagny

à franceinfo

Quel regard portez-vous justement sur ce parcours ? Sur ce que vous avez déjà fait, déjà accompli, déjà vécu ?

J'ai un peu de satisfaction d'avoir eu le bon instinct et d'avoir eu les bonnes idées. Parce que 35 ans et 21 albums, ça veut dire que j'ai fait un album tous les ans et demi. Il n'y a pas beaucoup d’artistes qui font des albums tous les ans et demi. Ça n'existe pas. Un univers d'artistes, ça prend deux ans, trois ans. Il termine avec 15 albums, c'est déjà beaucoup. Mais bon, dans les bonnes idées, c'est quand d'un seul coup je réalise que OK, je peux accéder aux grandes chansons, mais je peux aussi performer vocalement et donc je peux m'amuser à alterner. Je suis toujours hyperactif, à vouloir faire des aventures, des expériences, à aller chercher et faire un spécial Brel, tellement pour moi, c'est l'artiste au-dessus de tous, pour sa carrière et pour sa vie. Alors c'est pareil quand on a un exemple comme Brel, quand la Patagonie arrive, la Patagonienne m'y amène, mais tu fais des espèces de parallèle et tu dis: je ne vais pas rater ça et je vais en profiter aussi, je vais pouvoir en plus me permettre de le faire parce que je me positionne comme un interprète. Donc je n'ai plus à me prendre la tête, à composer et à écrire ce qui était pour moi un accouchement terrible.

"Je me suis concentré sur mon point fort. Je suis un chanteur avec une belle nature qui peut interpréter et envoyer les messages de la bonne manière. J’ai laissé écrire les autres, ils sont meilleurs que moi."

Florent Pagny

à franceinfo

On va se quitter avec la chanson Et un jour une femme.

On se quitte bien alors !

Cette chanson dès la première interprétation, vous l'avez fait vôtre parce qu'elle était évidente, parce qu'elle racontait une réalité de vie aussi.

Oui ! Pour moi, c'était tout de suite un magnifique hommage à toutes les femmes qu'on peut aimer...

Vous les citez toutes dans cet ouvrage depuis votre premier amour. Vous vous rappelez de chacun des prénoms, c'est fort. Ça montre à quel point vous êtes un garçon qui s'engage.

Oui, j'ai cette fidélité de toute façon. J'ai aussi la fidélité du souvenir, cela fait partie de ma construction. Ça fait partie de tout ce qui fait que je suis aujourd'hui et je ne sais pas ce que je serai demain.

C'était aussi une façon de dire "Merci" à Azucena ?

Ah ne vous inquiétez pas ! Lui dire : "Merci", ça ne manque jamais.

Florent Pagny fait actuellement une tournée des festivals et sera, par exemple, le 16 juillet à Tarbes, le 17 aux Arènes de Béziers, au Live au Campo à Perpignan le 19 et à Ajaccio le 27 etc.