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"Cœur", le nouvel album de Clara Luciani : "Ma lumière au bout du tunnel"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’auteure, chanteuse et musicienne Clara Luciani

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Clara Luciani en avril 2021.  (LP/OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

Auteure, compositrice, interprète et également musicienne, Clara Luciani s'est faite connaître au sein du groupe de rock français La Femme, mais aussi et surtout grâce à son titre La grenade, sorti en 2018, et qui comptabilise plus de 100 millions d'écoutes. Elle sort vendredi 11 juin son deuxième album intitulé Cœur.

franceinfo : c'est le jour de la sortie de votre nouvel album Cœur. Avez-vous un peu d'appréhension ?

Clara Luciani : Beaucoup même ! Ça fait quelques semaines que je dors difficilement. En fait, ce qui est dur, c'est d'essayer de retrouver l'instinct qui nous a poussé à écrire le premier album, de se détacher de tous ces questionnements et de se dire qu'on écrit pour soi.

Comment avez-vous vécu la montée en puissance de votre notoriété ?

J'ai trouvé que c'était à la fois formidable et un peu traumatisant. Ça faisait vraiment des années que je cumulais les petits jobs. On parlait de La grenade, mais elle a mis un an avant de commencer à passer à la radio, de séduire les gens. J'étais à un moment où je me disais qu'elle resterait une petite chanson avec un petit public et j'étais bien comme ça. Et puis tout d'un coup, ça a pris de l'ampleur et c'était vertigineux. Évidemment, ça m'a fait un plaisir immense, mais il y a quelque chose de l'ordre du choc.

Quel rapport entretenez-vous avec votre voix ? Elle a considérablement évolué.

C'est grâce au public parce que j'ai réussi à m'assumer en tant que femme plus facilement et ma voix avec. Aussi ma parole, car je pense que je me sens beaucoup plus libre d'être moi-même.

Dans la chanson Le reste vous posez le décor. Votre vidéoclip est vraiment un hommage à Jacques Demy, où l'on voit l'importance du visuel.

Depuis longtemps, j'avais cette envie de rendre hommage à Jacques Demy, et indirectement à mon enfance parce qu'il est un peu l'ange gardien de mon enfance. C'est grâce à lui que j'ai pris goût au cinéma, à la musique et à l'esthétique des années 60. Et c'est pour ça aussi que j'ai voulu emmener cet univers des Demoiselles de Rochefort dans le sud de la France, parce que j'y ai grandi.

Vous étiez seule, enfant.

Oui. J'étais seule, mais ce n'était pas une volonté. C'est juste que j'étais un peu celle qu'on laisse sur le côté.

Et puis, il y a eu la rencontre avec un instrument, la guitare. Ça a changé votre vie ?

C'était intéressant, c'était à la fois un bouclier, quelque chose derrière lequel je me cachais et à la fois c'était un outil pour enfin pouvoir exprimer tout ce que je n'osais pas dire.

J'ai réalisé très vite que la guitare me permettait à la fois de me dissimuler et de me révéler aussi

Clara Luciani

à franceinfo

Je voudrais qu'on parle de cet album Cœur. Il y a toujours une sorte de jeu avec votre public et dans chaque chanson se cache un mot, le mot 'cœur'. C'est vraiment le fil conducteur, un message assez fort que vous envoyez.

C'est un mot que j'adore. J'ai toujours adoré. Le cœur c'est aussi la sensibilité, l'hypersensibilité pour moi, avec laquelle je dois vivre, et du coup c'est un mot qui m'a toujours particulièrement touchée. Je l'ai toujours trouvé aussi très beau visuellement. J'aime les mots qui ressemblent à leur signification et je trouve que dans 'cœur', d'avoir ces deux lettres qui s'enlacent, c'est très symbolique, très fort. C'est un mot court comme une pulsation.

On apprivoise cette hypersensibilité au fil du temps ?

Oui, j'apprends à vivre avec. Et puis surtout, je l'accepte. Je sais qu'elle m'apporte beaucoup.

Mon hypersensibilité me sert plus qu'elle ne me dessert aujourd'hui

Clara Luciani

à franceinfo

Il y a un côté 'Summer love' dans cet album. C'était le but ? De sortir de cette crise sanitaire, de se dire qu'il faut qu'on se réunisse, qu'on danse, qu'on évacue ?

J'en avais besoin. Cet album était ma lumière au bout du tunnel. Maintenant, je ne peux pas rêver meilleur destin pour ce disque qu'il puisse devenir, à un moment donné, la lumière pour d'autres personnes.

A quel âge avez-vous compris que la musique était votre élément, votre moyen d'expression ?

Quand j'ai tout quitté à 19 ans pour venir ici, malgré l'avis de mes parents et le fait que je n'avais pas un sou. J'ai traversé des galères, et bien étonnamment, je me disais que ce n'était pas grave, que c'était le prix à payer, que ça allait marcher.

Il y a un duo avec Julien Doré qui vous accompagne finalement depuis le début.

Oui, c'est une personne importante. On parlait tout à l'heure du moment où La grenade a commencé à prendre de l'ampleur et où je me sentais un petit peu perdue et ça a été une des personnes les plus bienveillantes dans mon entourage. Très rapidement, Julien Doré est devenu une espèce de grand frère choisi et c'est pour ça que j'avais envie de lui donner cette place sur ce disque.

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