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Jane Birkin de Serge Gainsbourg : "C’était un délice d’homme"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie. Aujourd'hui, l’invitée est l’actrice et chanteuse Jane Birkin pour son nouvel album, "Oh ! Pardon tu dormais", 12 ans après le dernier.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Jane Birkin, le 8 décembre 2020. (ANGELA WEISS / AFP)

Le nom de Jane Birkin est indissociable d’hommes emblématiques tels que John Barry, Jacques Doillon ou encore Serge Gainsbourg, et c’est grâce à ce dernier, qu’avec le 45 tours Je t’aime, moi non plus (1969) elle rencontre un succès international. Désormais, c’est entourée d’Étienne Daho et de Jean-Louis Piérot qu’elle nous livre son nouvel album Oh ! Pardon tu dormais dont elle a écrit tous les textes.

La vie comme elle vient

Cet album est comme un clin d’œil à ce long et beau chemin de vie comme elle le reconnaît : "C’est vrai que c’est un parcours dingue. Un début qui aurait pu ne pas exister du tout si j’étais restée en Angleterre et si le mariage avec John Barry avait marché. Je serais en train de chauffer sa soupe de tortue. Coup de chance pour moi, il s’est barré. Alors du coup, j’avais tout le bénéfice de ma fille Kate et juste ce qu’il fallait pour oser alors faire une audition pour Pierre Grimblat". Elle part à Paris faire un test et tombe sur Serge Gainsbourg sur le lieu de tournage.

Sa mère, Judy Campbell était actrice et chanteuse britannique alors pour elle, la musique n’était pas une terre inconnue. Mais ce sont pour les beaux yeux de Serge Gainsbourg qu’elle saute le pas, comme elle le confie à Élodie Suigo : "Comme j’étais très éprise de lui, c’est vrai que quand il m’a demandé si je voulais le chanter, j’ai sauté sur l’occasion en disant : ‘Oui’ parce que je ne voulais pas qu’il se mette dans une cabine téléphonique avec n’importe quelle beauté qui louchait un peu sur ce projet".

Le chagrin

Oh ! Pardon tu dormais… est donc un résumé fidèle de l’existence de Jane Birkin avec ses beautés mais aussi ses malheurs dont la disparition de sa fille aînée, qui met fin à ses jours, et dont elle évoque la mémoire, de façon inconsciente, dans deux nouvelles chansons : tant donné la tragédie de Kate, pour moi c’était impossible de commencer ce travail sans avoir fait une chanson ou deux à son propos. Donc, j’ai écrit : ‘ma fille s’est foutue en l’air et puis son visage est revenu de la dernière fois que je l’avais vu’ (…) C’était exactement comme ça qu’il fallait faire même si j’ai du mal à écouter les chansons et même si je les saute quand j’écoute l’album". Elle confie à Élodie Suigo ce qu’elle garde de son premier enfant : "Il me semble qu’il y a un trou, un espace…  vide. Sa surprenante nature, d’avoir été une fille tellement drôle, une fantaisie extraordinaire, une douleur, une mélancolie et une façon de prendre du temps pour les gens pour créer son centre pour des narcotiques et des alcooliques".

Kate était une personne d’une douceur absolue. C’est difficile de ne pas en faire un ange. J’en garde maintenant ses folies, ses excentricités que je ne trouve pas ailleurs. Et son regard… Il y a une tendresse absolue et une blessure

Jane Birkin

à franceinfo

Ces murs épais est un regard sur Kate mais aussi comme elle le précise : "Sur les convenances des cimetières et d’aller déposer des fleurs. Maintenant quand je regarde un fleuriste, ma tête est dans le cimetière, qu’est-ce que je pourrais emmener ? " Une tristesse, des émotions parfaitement captées par Daho : tienne me comprenait parfaitement, c’est lui qui a trouvé le titre" dit-elle

Ça teinte tout un deuil comme tout le monde le sait. Alors j’y vais au cimetière mais malgré tout quand on est là, je vais vraiment vite, parce que dès que vous regardez le tombeau vous pensez à ce qui se passe par en dessous et c’est intolérable.

Jane Birkin

à franceinfo

Le non coup de foudre

Oh ! Pardon tu dormais… c’est de l’amour et dans le titre La sentinelle, elle parle de cette femme qui implore un baiser comme dans le temps : "Oui ! C’est une nostalgie pour le coup de foudre" et pourtant elle avoue qu’elle n’en a pas eu pour Serge Gainsbourg et que c’est peut-être tant mieux : "Peut-être que c’est pour ça que ça a duré plus longtemps parce que je le découvrais petit à petit. Il me terrifiait au départ. Il avait un regard narquois. En arrivant pour faire le tournage, je l’ai trouvé tellement distant. Alors, il a fait un dîner chez Régine" puis Jane Birkin poursuit : "Et c’est là, comme il y avait une piste de danse"  qu’il lui marche sur les pieds et elle se dit : "Ah Bonheur, ça veut dire qu’en fait, il ne sait pas danser, qu’il est maladroit, en fait toute cette arrogance, c’est un flou pour cacher la personne timide qui est derrière. Terriblement candide, tellement timide, c’était une telle trouvaille, c’était un délice d’homme".

Il faudra attendre l'automne 2021 pour voir Jane Birkin en concert.

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