"Je raconte des histoires" : Bruce Dickinson sort, sans Iron Maiden, son septième album solo
Bruce Dickinson est un personnage atypique, un artiste pluridisciplinaire. Alors, qui est Bruce Dickinson ? Tout d'abord, le chanteur du groupe de heavy metal Iron Maiden. Il est aussi chanteur en solo, pilote de ligne. Il sort son nouvel album solo intitulé : The Mandrake Project et sera sur la scène de l'Olympia le 26 mai prochain et au Hellfest Festival en juin.
franceinfo : C'est votre septième album. Dix morceaux, dix histoires qui parlent du pouvoir, d'abus, de lutte pour l'identité, pour la liberté. Est-ce le nerf de la guerre, de la vie, d'être libre et de réussir à conserver cette liberté ?
Bruce Dickinson : Je raconte des histoires. C'est ce que je fais et peu importe que je les raconte sur scène, en parlant ou si je chante des chansons avec Iron Maiden ou en solo, ou que j'écris. J'ai un problème parce que je suis juste très curieux à propos de la vie en général et des choses. C'est pour ça que j'ai fini par faire tellement de choses différentes. Si je suis intéressé par quelque chose, je veux creuser très profondément.
La morale est omniprésente et le reste même dans cet album. Vous fait-elle peur ?
Non, mais je serai très déçu, je crois, parce que je veux découvrir le prochain chapitre de l'histoire, que ce soit suivre mes enfants, suivre ce qui se passe dans le monde. Le monde a sa propre histoire, bien sûr, mais pour moi, la vie c'est quelque chose de très excitant. La vie, c'est mieux que toutes les autres options.
Vous étiez sur scène au départ avant d'intégrer Iron Maiden grâce à Steve Harris et Rod Smallwood qui vous ont choisi pour remplacer Paul Di'Anno en 1982 avec l'album The Number of the Beast. Avez-vous très vite compris que ce groupe allait être une aventure humaine extraordinaire ?
Non, je n'avais pas compris à l'époque que je serais toujours en train de faire ça plus de 40 ans après. Mais le concept tout simplement d'être toujours vivant après 30 ans, pour moi, c'était quelque chose de très nouveau. Ce n'est pas quelque chose auquel on pense quand on a 20 ans.
"Rejoindre Iron Maiden, c'était comme être un joueur de football dans une petite équipe. Commencer là, et du jour au lendemain, être le plus grand joueur de Manchester ou du PSG ! C'est génial ! Je ne me plains pas, j'adore chaque journée de travail."
Bruce Dickinsonà franceinfo
Depuis 1993, vous avez décidé de vous lancer aussi dans une carrière solo. Avez-vous craint que le public ne suive pas ? Et pourquoi avez-vous eu besoin de reprendre une partie de vous-même en main ?
Je crois que j'étais en train de me rebeller contre l'institution dont j'avais l'impression de faire partie parce qu'Iron Maiden, c'était vraiment quelque chose de très professionnel, ça l'est toujours, mais j'avais l'impression que cela me contrôlait trop. Et je me suis dit : il faut que je trouve ce qu'il y a d'autre dans le monde. Donc je suis sorti. Je n'avais aucune idée de l'effet que ça aurait sur le public qui pourrait dire : "Oh, ils vont ramener un autre chanteur, ce n'est pas grave, Iron Maiden va survivre". Et bien sûr, ils ont survécu, mais, c'était comme s'il y avait une catastrophe internationale. Et je me suis dit : Wow, je ne suis que le chanteur ! J'ai aussi vécu des choses difficiles quand j'ai commencé à essayer de faire de nouveaux trucs en solo, j'ai compris que je ne savais pas faire autre chose qu'écrire des chansons avec Iron Maiden. Ça m'a fait peur parce que vous êtes un artiste, vous écrivez des chansons.
"Être dans un groupe, c'est comme être dans une prison très confortable et puis d'un coup, sortir dans le vrai monde. En jouant en solo, j'étais dans le monde réel. J'ai eu des hauts et des bas, mais cela valait le coup de découvrir ce monde-là."
Bruce Dickinsonà franceinfo
Là, vous allez être au Hellfest Festival en juin et auparavant sur la scène de l'Olympia le 26 mai. La scène, c'est l'adrénaline ?
Oui, sur scène, je suis un jongleur. Oui, je chante, mais je dois jongler avec ce que fait le public. Je dois penser au groupe. On a aussi un gros spectacle, surtout avec Maiden. On a des explosions, de la pyrotechnie donc il faut que je fasse attention à ne pas exploser moi-même ! Alors, quand les gens disent : "Wow", je regarde le public, et je ne me dis jamais qu'ils sont tous là pour moi, je ne pense jamais ça. Jamais.
Dans votre titre Face in the Mirror, vous chantez : "Regarde ton visage dans le miroir". Est-ce la même apparence que vous voyez ? Que répond l'homme aux 130 millions d'albums vendus à cette question ?
Non, je ne pense pas. Quand je regarde mon visage dans le miroir, le matin, c'est un choc parce que dans ma tête, j'ai 21 ans.
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