Kylie Minogue : "Très jeune, j'avais ce petit rêve ou cette ambition au fond de moi de faire de la pop"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 21 octobre 2024 : l’artiste australienne Kylie Minogue. Elle sort son 17e album "Tension II", et sera en concert le 29 juin à l'Accor Arena et le 10 juillet au Ldlc Arena à Lyon.
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La chanteuse australienne Kylie Minogue se produit à la salle de concert OLM Souissi dans le cadre du Festival international de musique Mawazine à Rabat, capitale du Maroc, le 21 juin 2024. (ABU ADEM MUHAMMED / ANADOLU)

Depuis 40 ans, Kylie Minogue nous accompagne avec toujours le même sourire et la même envie. La célébrité lui est tombée dessus, quand elle était adolescente d'abord, au sein de la série australienne Les voisins, et ne l'a plus jamais quittée depuis qu'elle a décidé de faire de la musique son métier. Quelque 40 ans plus tard avec des tubes devenus cultes et incontournables, Kylie Minogue est de retour avec un nouvel album Tension II. Au total, 13 titres qui invitent à danser et à faire une pause dans ce monde de brutes dans lequel nous vivons. Elle sera en concert le 29 juin à l'Accor Arena et le 10 juillet au Ldlc Arena à Lyon.

franceinfo : Vous parlez de tensions, mais on a l'impression qu'il n'y en a pas chez vous.

Kylie Minogue : Si, j'en ai dans ma vie ! En tout cas en ce qui concerne l'album, c'était vraiment : "il faut stopper la tension mais de la bonne tension". C'était effectivement très séparé de la tension qu'on rencontre dans le monde à l'heure actuelle, cette tension très difficile à comprendre pour nous. Là, c'est plutôt de la bonne tension, la tension dans la musique, dans le vin, ou encore dans la nourriture. Et en fait, sans cette tension, on serait peut-être nulle part, donc c'est une bonne tension.

C'est étonnant parce que petite fille, déjà, vous saviez que vous vouliez faire quelque chose de différent dans votre vie par rapport aux autres. Votre maman était danseuse, votre papa comptable. Ce qui a plu chez vous dès le départ, c'est qu'il y a toujours eu ce respect de votre simplicité, de la capacité à rester vous-même.

C'est très agréable à entendre. Il ne faut pas oublier qu'on est juste de simples personnes. Je ne sais pas si c'est parce que les gens ont appris à me connaître quand j'étais très jeune justement, et que j'étais adolescente. On est assez ouverte au monde à cet âge-là. En fait, je suis en train de me demander : si j'atterrissais maintenant dans l'industrie, est-ce que les gens me verraient de cette manière ? Je pense que oui. Je pense que c'est moi, c'est ma personnalité.

"J'arrive à donner le côté glamour et à jouer un rôle. Les gens arrivent à voir qu’en dessous de tout ça, il y a quelqu'un de très normal. Je suis contente que les gens puissent justement le voir."

Kylie Minogue

à franceinfo

Je me suis posé la question en écoutant cet album, parce qu'il renvoie à quelque chose de très fort, c'est que votre voix ne bouge pas. À quel moment découvrez-vous cette voix ? Il y a ce gala où vous chantez complètement par hasard une reprise de The Locomotion, et on sent que c'était en vous quelque part.

Je me rappelle adorer la musique déjà dès l'âge de huit, neuf ans. J'écoutais du Donna Summer, ABBA, Olivia Newton-John, les Stones, les Beatles, ce qui était dans la collection de disques de mes parents ou ce que j'entendais à la radio, donc je chantais pas mal à l'époque. À l'âge de 16 ans, j'avais travaillé sur une mini-série à la télévision et j'avais gagné un petit peu d'argent, je l'ai donc utilisé pour me payer des cours de chant justement. L'année suivante, j'ai fait une maquette qui, je pensais, m'aiderait à obtenir des boulots en tant que comédienne. Mais en même temps, j'avais ce petit rêve ou cette ambition au fond de moi de faire de la pop. Je pense que ma voix était là, mais j'ai mis quelques années à la développer. Je suis fière d'avoir continué à travailler et toujours travailler.

Avez-vous aujourd'hui plus confiance en vous qu'au début ?

Je pense que je ne suis pas trop confiante, mais je me connais mieux. Vous savez, je parle souvent de ma "boîte à outils de connaissances" et j'en suis très fière, parce que ça, je ne l'avais pas à mes débuts. Mais pour apprendre ce métier, ça prend du temps.

"Il y a une phrase que j'ai toujours aimée, c'est qu'il n'y a pas de raccourcis pour apprendre un métier, il faut l'apprendre."

Kylie Minogue

à franceinfo

S'il y a un drame - et ça arrive toujours, il y a toujours quelque chose qui ne fonctionne pas, qui cloche - il faut être réactif et savoir gérer. Je sais maintenant que j'ai toujours ce qu'il faut dans cette boîte à outils pour faire face. C'est quelque chose dont je suis très fière.

Votre public est toujours présent, il vous a toujours accompagné, tenu la main, même dans les moments difficiles, est-ce qu'il vous a permis de combattre des périodes difficiles ?

Bien sûr, sans hésiter. Vous parlez probablement de mon cancer du sein et de toute cette épreuve. Que ce soit des fans ou des étrangers, je recevais des lettres du monde entier avec l’adresse : "Kylie Minogue, Popstars" ou encore "Kylie Minogue, Australie". Je me suis dit : un gamin a choisi de m'écrire et de m'envoyer un dessin ou une lettre, ses parents ont posté la lettre, elle est arrivée chez moi. Tous les gens qui ont participé au cheminement de cette lettre, cette bonne volonté qui est arrivée vers moi, ça me donnait de l'énergie bien sûr, et ça m'émouvait profondément.

Est-ce que la petite fille que vous étiez est fière de la femme que vous êtes devenue, de l'artiste que vous êtes devenue ?

Ne me faites pas pleurer ! Oui, elle est très fière. Je pense qu'elle serait fière et très excitée. Et puis surtout elle se dirait : "Wow, tu as fait ci, tu as fait ça, c'est plutôt cool".

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