Laurent Voulzy : "Avec Alain Souchon, on a fait un album. On a réussi et Dieu sait si on est différents"
Toute cette semaine, Laurent Voulzy est l’invité exceptionnel du monde d’Elodie. Un tête à tête en chansons. Aujourd’hui, le titre d’un duo avec Alain Souchon : "Derrière les mots".
Auteur, compositeur, interprète et musicien, le 4 décembre dernier, Laurent Voulzy sortait un double album Best of Florilège contenant ses plus grands succès. L'occasion était trop belle de l'inviter à passer une semaine avec nous pour revenir sur sa carrière et ses chansons emblématiques.
Au bout de 40 ans et alors qu’on n’y croyait plus, il va avec son complice de toujours, Alain Souchon nous offrir un album en duo, intitulé tout simplement : Alain Souchon et Laurent Voulzy. Aujourd’hui, il évoque un dernier titre : Derrière les mots.
franceinfo : En 2014, on vous entend enfin chanter avec Alain Souchon sur un album qui porte vos deux noms. La première belle surprise s'intitule Derrière les mots, un vibrant hommage à ce qui compte le plus pour vous : les mots et la mélodie.
Laurent Voulzy : Au départ, l'idée vient peut-être de notre amie et maquilleuse, Malka. Elle vient régulièrement en tournée avec nous et est vraiment comme ma petite sœur. Parfois quand Alain chantait à Paris, j'allais chanter une chanson avec lui. Un soir, je sors de scène, j'avais juste chanté, je ne sais plus, J'ai dix ans et encore une fois, je vois Malka, en pleurs qui me dit : "Laurent, t'as vu quand vous êtes tous les deux sur scène, l'effet que ça fait ? Moi, je pleure à chaque fois. Tu as vu les réactions des gens ? Tu imagines si un jour vous chanter ensemble ? ".
Parallèlement à cela, Alain m'en avait parlé un peu et je lui avais dit qu'effectivement, ce serait peut-être bien de faire une tournée, mais il faudrait qu'on fasse un album. Il ne faut pas chanter que nos anciennes chansons, on est vivants, créatifs. On a donc fait un album ensemble et on a réussi et Dieu sait si on est différents.
Les chansons d'Alain, c'est quand même la tasse à moitié vide. Et moi, c'est la tasse à moitié pleine. Je caricature, mais il fallait trouver des chansons dans lesquelles on soit bien tous les deux
Laurent Voulzyà franceinfo
Alain était un tout petit peu sceptique. Je lui ai dit, tu vois certaines chansons que tu chantes ? J'aurais pu les chanter, pas beaucoup, mais quelques-unes et toi, pareil. Tu aimes bien Le pouvoir des fleurs, Le rêve du pêcheur, j'adore, J’ai perdu tout ce que j'aimais, si on en a trois, quatre qu'on aurait pu chanter ensemble, on pourrait en faire dix. Il me répond : "Ce n'est pas faux".
En dehors des coups de fil où Alain me dit parfois : ‘Laurent, je t'appelle pour te dire qu'on a du bol’, il me dit aussi ‘La tournée qu'on a fait, c'était une merveille. C'était un bonheur’
Laurent Voulzyà franceinfo
On a écrit des chansons, fait l'album puis, on est partis en tournée. Ça n'a pas été facile au début parce qu'il aurait voulu qu'on parte juste avec une guitare et nos deux voix. Pour moi, il fallait qu'on les joue dans le jus comme l'album. Il y avait juste un passage de 20 minutes où on chantait tous les deux avec une guitare. Ça, c'était au début, au moment des répétitions, Alain était toujours un peu sur ses gardes, avec tous les musiciens, les orchestrations. Finalement, il s'y est fait et après, ça a été un bonheur.
Quand vous êtes face au miroir, quel regard avez-vous sur ce chemin parcouru depuis vos débuts ?
C'est drôle. Vous me posez une question que je ne me pose vraiment jamais. J'avance. La seule chose qui compte pour moi, c'est le temps présent, ce que je fais à l'instant ou mon prochain projet. Le projet en cours, c'est ça qui a de l'importance.
Si je regarde avec le recul, entre l'époque où j'étais en train de gratter ma guitare au lycée à Vitry pendant la récréation en me disant, après avoir entendu à la radio un groupe peut-être anglais, que je voudrais être comme eux, faire ça, passer à la radio avec mes chansons, effectivement, il y a du chemin parcouru. Il faut le reconnaître. Je m'en rends compte et je ne m'en rends pas compte. C'était mon rêve ou en tout cas, une partie de mon rêve d'avoir la vie que j'ai eue. À 15 ans, je rêvais de vivre ce que je vis maintenant, c'est quand même une chance incroyable.
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