Michel Denisot : "Les seuls concours que j’ai réussis, ce sont les concours de circonstances"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, Michel Denisot, journaliste, animateur, producteur, pour la sortie de son premier film en tant que réalisateur, "Toute ressemblance… " avec Franck Dubosc dans le rôle d’un présentateur vedette du journal de 20h.
C’est à 74 ans que Michel Denisot met la casquette de réalisateur avec son film Toute ressemblance... L’histoire d’un journaliste vedette du 20h, Cédric Saint-Guérande (Franck Dubosc), dit CSG, présentateur préféré des Français, dont les audiences suscitent des jalousies. Une lutte sans merci s’ouvre lorsqu’un nouveau président de chaîne (Denis Podalydès) arrive...
Michel Denisot se défend d’avoir fait un film autobiographique, malgré le choix du monde de la télévision, de l’information et les luttes de pouvoir médiatique : "Ça n’a rien à voir avec ma vie, car en gros sur 50 ans de travail, le seul truc que je n’ai pas fait c’est le journal de 20h. Mais c’est ce que j’ai vu, c’est le monde dans lequel j’ai vécu, c’est une addition, une compilation. Sur un même personnage, il y a 5 ou 6 vraies choses que j’ai mélangées".
Des leçons auprès des plus grands réalisateurs
La passion pour le cinéma de Michel Denisot s’est développée au fil du temps, notamment grâce à la relation qu’il a entretenue avec Maurice Pialat. Le réalisateur voualit le faire jouer dans ses films, mais "j’étais sûr que je n’étais pas fait pour ça". Cette passion s’est nourrie aussi de ses rencontres, dans le cadre de ses interviews, avec de grands réalisateurs tels que Martin Scorsese : "Je leur ai posé toutes les questions que je me posais, j’en avais un paquet !"
Enfant, il perd son père à 5 ans, sa mère prend le relais et travaille beaucoup. Lui est "un élève médiocre" mais qui sait dès ses 15 ans ce qu’il veut faire. Après un premier stage dans un journal local à Châteauroux, sa voie est toute trouvée : le journalisme, la télévision. "J’étais nomade des stations régionales pendant longtemps avant de venir à Paris".
La chance d’être aux bons endroits aux bons moments
Suivent quelques années de petits boulots à l’ORTF, qui lui permettent d’être dans l’univers dont il rêvait et pensait inaccessible : "Quand je coupais des dépêches à Cognacq-Jay et que je portais le café à Elkabbach, ce n’était pas terrible mais j’étais content déjà. En fait, je ne prenais pas beaucoup de vacances et il y a toujours un moment où j’ai remplacé quelqu’un. Les seuls concours que j’ai réussis ce sont les concours de circonstances". C’est avec humilité qu’il parle de son métier, de sa façon de travailler en amont ses entretiens afin d’arriver serein et poser des questions pertinentes sans avoir recours à l’agressivité.
La pertinence est pour moi une qualité journalistique, pas l’impertinence qui est une qualité des humoristes.
Michel Denisotà franceinfo
Le tournant Canal +
50 ans de carrière lui permettent de participer à la création de l’ORTF, de la première et de la troisième chaîne puis à la création de TF1 avec Yves Mourousi et le début de Canal+. "On ne savait pas où on allait quand ça a démarré, il y a 35 ans avec Pierre Lescure et toute l’équipe de départ". On ne donne pas cher de leur peau à cause de l’abonnement payant, et en effet les six premiers mois ne sont pas terribles mais finalement les adhésions se multiplient : "C’était une chaîne où on pouvait avoir des projets, les réaliser et ils étaient à l’antenne trois jours après".
Les gens qui avaient des idées étaient dirigés par des gens qui avaient des idées, ça facilite les choses.
Michel Denisotà franceinfo
L’exposition médiatique inhérente à son métier de journaliste et animateur télé ne lui manque pas. La suite ? Michel Denisot attend de voir si le film Toute ressemblance… fonctionne ou pas et il a surtout à cœur de prendre du temps pour lui et pour sa famille. L’homme multi-casquettes, dont le leitmotiv très jeune était de s’en sortir y est parvenu. Il reconnaît à mi-mot et avec humilité d’être fier de son parcours professionnel et réalise désormais à quel point, par exemple, son passage à la présidence du PSG a marqué des générations d’amateurs de football. 20 ans après on continue aussi de lui en parler.
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