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"Rêver, ça ne coûte rien" : les confidences de Gims en tournée dans toute la France cet été

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et rappeur Gims. Son dernier album sorti en décembre 2022 s'intitule "LDVM".
Article rédigé par franceinfo, Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le rappeur Gims, lors d'une cérémonie en 2021. (VALERY HACHE / AFP)

Gims est auteur, compositeur interprète, producteur, rappeur et membre du groupe de hip-hop Sexion d'Assaut. Ses albums se sont toujours énormément vendus et sa carrière n'a jamais faibli avec quelques records de ventes d'albums et de nombreux prix. Au total, il a déjà vendu six millions d'albums et cumule plus de cinq milliards de streams et plus de 26 millions d'abonnés cumulés sur l'ensemble de ses réseaux sociaux. Son dernier album, sorti en décembre 2022, s'intitule LDVM soit Les dernières volontés de Mozart. Il est en tournée estivale.

franceinfo : Les dernières volontés de Mozart, ça veut dire que Mozart a été une inspiration pour vous ?

Gims : Oui. Totalement. C'est une inspiration, même si je ne joue d'aucun instrument, mais c'est bien au-delà de tout ça. De par sa volonté, son parcours, ses œuvres, il a inspiré plusieurs générations. Et la preuve en est qu'aujourd'hui, un natif de Kinshasa, arrivé en France tout petit, connaît Mozart. Oui, il m'a beaucoup inspiré. À cinq ans, il avait déjà composé certaines choses très complexes, il composait pour beaucoup de gens qui le sollicitaient de partout en Europe. Il était incroyable.

Il y a 18 titres qui composent cet album avec de nouvelles collaborations. Après Sting et Vianney, on retrouve Carla Bruni, par exemple. C'est un duo qui est tout en douceur. C'était un souhait de montrer une autre facette de votre personnalité ?

Ce duo inattendu avec Carla Bruni était un souhait. J'aime bien la voix de Carla Bruni. C'est vrai qu'elle a une voix... On ne s'attend pas à la voir envoyer du bois, gueuler comme je le fais, mais justement, il y a ce côté un petit peu hypnotisant, envoûtant dans sa voix qui est super intéressant. C'est pour ça que j'ai voulu la mettre en avant avec une ballade, un triolet, un truc assez fantaisie, Disney.

C’est assez différent de ce que vous avez proposé jusqu'à aujourd'hui. Vous dites avoir envie d'y croire. Qu'est-ce que cela veut dire ?

Ça veut dire que parfois, c'est trop gros. Et quand c'est trop gros, on a du mal à y croire. On a du mal à se projeter, à rêver. Alors que rêver, ça ne coûte rien.

À quoi vous rêviez, enfant, ado, dans cette vie qui ne laissait pas entrevoir un futur forcément très positif ? Vos parents étaient étrangers, en situation irrégulière, vous avez connu les familles d'accueil, vous avez connu les squats et pour autant, on a l'impression que vous n'avez jamais cessé de rêver.

Honnêtement, pas mal de choses qui me sont arrivé et qui continuent de m'arriver aujourd'hui. J'ai rêvé d'une carrière, j'ai rêvé d'un groupe dans lequel je pouvais m'épanouir. Je rêvais d'une carrière solo et je suis reconnaissant de tout ce que la vie m'a donné.

Vous gardez quoi cette enfance alors ?

J'ai beaucoup de souvenirs étant gamin. J'en tire des leçons, des choses que je ne comprenais pas avant et que je comprends maintenant. C'est toujours ça, hein, les enfants, on comprend trop tard !

En même temps, vous n'avez jamais basculé du mauvais côté de la force. Ça aurait pu être beaucoup plus "facile", dans le contexte dans lequel vous étiez, c'est-à-dire vous auriez pu être dealer, voler des voitures. Et vous, vous n'avez jamais touché à ça.

Non, je n'ai jamais touché à ça. J'étais vraiment absorbé par ma passion qui était la musique, qui était l'art. Ma passion me prenait tellement de temps que je ne me levais pas pour les mêmes raisons que certains de mes copains.

Vous dites d'ailleurs que vous regrettez les couloirs de l'école, mais que vous avez décidé d'avancer, d'oublier tout ce que vous avez laissé. Ça veut dire que de temps en temps, ça fait mal de repenser à ce que vous avez laissé ?

C'est de la nostalgie. La nostalgie, finalement, c'est quelque chose qu'on crée avec le temps, donc c'est illusoire. Ce sont des souvenirs, des odeurs, des bruits qui rappellent l'école, qui rappellent ces moments d'inattention, d'innocence, etc.

En tout cas, une chose est certaine : vos albums se vendent comme des petits pains. Vous êtes toujours aussi populaire avec énormément de streams. Comment fait-on pour garder les pieds sur terre ?

Je pense qu'on subit, on vit avec, on essaie de faire au mieux à chaque fois. Je ne pense pas qu'il y ait une formation. La célébrité, chacun la ressent, la vit selon son caractère, selon son état d'esprit. C'est quelque chose d'assez difficile et d'assez aléatoire. J'ai envie de remettre la chose au divin, au spirituel, à la spiritualité parce que quelquefois, c'est bon d'être spirituel, d'être quelqu'un avec du recul, de méditer parce que c'est quand même lourd. La célébrité peut être très lourde, c'est quelque chose de particulier.

Quelle place occupe le public ? Il a toujours été là, il vous a adopté très vite, aussi bien du côté de Sexion d'Assaut, qu'avec Subliminal votre premier album.

C'est le public Français qui m'a porté en premier et ça, c'est quelque chose d'indélébile. C'est gravé dans le marbre.

Gims

à franceinfo

Je dois aujourd'hui ma carrière au public français et ça a mis en lumière mes origines, le Congo. Les Congolais m'ont découvert par la suite. Si ça devait s'arrêter maintenant, je pourrais jamais remercier tout le monde. Si je pouvais serrer la main de tout le monde, faire un hug à tout le monde, tous les followers, tous les fans, franchement, je m'organiserais.

Vous parlez d'horizon, quel est le vôtre ?

Ah, l'horizon est toujours ambigu et toujours flou, hein ! C'est que dans l'espoir, on espère y trouver plein de choses.

Comme quoi on peut vagabonder et finir par se trouver !

C'est ça !

Gims sera en concert, par exemple, le 3 juillet à Saint-Malo du Bois, le 14 juillet à Toulouse, le 20 juillet à Bayonne, le 21 juillet à Carcassonne, le 22 juillet à Nîmes, le 7 septembre à Châlons-en-Champagne ou encore le 3 novembre à Orléans, le 23 novembre à Bordeaux, 24 novembre à Narbonne, etc.

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