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Stéphane de Groodt : "J’ai mis du temps à m’abandonner, à être fragile sur scène"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, l’invité est le comédien, réalisateur et humoriste Stéphane de Groodt pour la comédie "Un amour de jeunesse" avec Isabelle Gélinas, mise en scène par Ivan Calbérac au Théâtre de la Renaissance à Paris à partir du 28 janvier jusqu’au 6 juin.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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L'acteur Stéphane de Groodt au Festival de l'Alpe d'Huez, le 16 janvier 2020 (photo d'illustration). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Dans cette comédie Un amour de jeunesse, Stéphane de Groodt endosse le rôle d’Antoine. Un homme marié depuis 30 ans, mais séparé depuis autant de temps de Maryse, jouée par Isabelle Gélinas. Cette dernière revient pour demander le divorce. Seul hic, il a fait fortune et ne voit pas d’un très bon œil le fait de lui donner la moitié de son patrimoine. Alors, il fait semblant d’être sans le sou.

Ce rôle drôle et puissant lui ressemble. Lorsque le metteur en scène, Ivan Calbérac, lui a proposé ce personnage, il a été convaincu par la bienveillance et le regard porté sur lui et son travail : "J’ai été cueilli dans la seconde, je me suis vu tout de suite dans ce personnage parce que j’ai vu très vite ce que je pouvais en faire et que cela m’a fait énormément rire."

De la course automobile à la comédie

Stéphane de Groodt est connu pour sa vivacité d’esprit et son talent à jouer avec les mots. Il explique à Elodie Suigo que c'est probablement le résultat heureux de sa dyslexie (trouble de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture) longtemps non nommée et que ses parents n’ont pas non plus perçue. Ses manquements étant attribués à "de la paresse ou de la fainéantise ou de la distraction, enfin plein d’autres choses. Tout sauf de la dyslexie." Même si cet état d’esprit devient sa force plus tard, il raconte que petit, il vit cela comme un vrai problème : "Moi j’essayais juste de me débrouiller avec ce que j’avais entre les mains du moins dans le cerveau (…) Je me sentais différent, donc je me suis créé mon monde à moi."

Stéphane de Groodt a deux passions : la comédie mais aussi la course automobile. Il s’achète un casque et une combinaison, avant même de se payer la formation. Il s’entraîne chez lui : "Je me mettais dans ma baignoire avec mon casque et ma combinaison pour avoir l’impression d’être dans un baquet de Formule 1. Ce qui était absurde, j’étais tout seul dans ma salle de bain où vraiment j’avais l’impression d’être dans une écurie." Il sera pilote pendant 15 ans. "J’ai toujours voulu être comédien, continue Stéphane de Groodt, et je pense que je suis fondamentalement comédien et que je suis passé par la case pilote pour mille raisons et que je suis redevenu comédien."

Quand j’étais petit et que je rêvais d’être comédien, moi ce que je voulais, c’était de faire rire parce qu’il n’y a rien de plus précieux

Stéphane de Groodt

à franceinfo

Ces envies d’être comédien et d’écrire prennent donc le dessus. En 2012, avec sa chronique "Retour vers le futur" dans l’émission "Le Supplément", son rêve se concrétise. Canal + lui ouvre ses portes : "C’était la vraie bonne chance et donc j’ai beaucoup travaillé l’écriture de ces interventions. Donc, j’ai appris à travailler, à être rigoureux, à m’investir dans une écriture qui était particulière. Et puis j’ai appris après à gérer ce qu'était le début d’une notoriété et puis une vraie notoriété."

Les pieds dans le cinéma

"Il y a une dimension dans le cinéma qu’on ne retrouve pas au théâtre", explique Stéphane de Groodt qui ajoute que l’ambiance, le plateau, l’équipe, les caméras et le décorum sont très excitants, mais avec un bémol sur l'obligation de refaire les scènes plusieurs fois, ce qui est parfois "laborieux". Le théâtre, c’est une autre dimension pour lui : "C’est vous qui faites à un moment donné la mise en scène, donc il y a une forme de liberté que j’apprécie énormément. Et puis surtout le contact direct avec le public (…) Vous avez le retour immédiat."

C’est absolument extraordinaire d’entendre une salle rire

Stéphane de Groodt

à franceinfo

Stéphane de Groodt est un homme hypersensible, pour lui c’est une qualité nécessaire pour faire ce métier : "Si on est solide, c’est parce qu’on est fragile. Il faut être fort pour admettre ses faiblesses. Pour être un bon comédien, j’essaie de m’abandonner et j’essaie d’être faible quand il s’agit d’être faible et de l’assumer. J’ai mis du temps à m’abandonner, à être fragile sur scène, pour me protéger mais en fait c’est ridicule parce que personne n’est dupe en fait, les gens vous voient."

L’actualité de Stéphane de Groodt promet d'être assez chargée ces prochains mois. Une pièce de théâtre, puis dans le courant du mois d’avril, il sera à l’affiche d'un film de Michèle Laroque Chacun chez soi et d’un second film de Mélissa Drigeard Tout nous sourit. Et il va s’atteler à l’écriture d’un long-métrage et peut-être, qui sait, à une pièce de théâtre.

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