Thomas Dutronc de retour avec un quatrième album et en tournée en 2025 : "Je me suis retrouvé chanteur au dernier moment"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 11 octobre 2024 : l’auteur, compositeur et interprète Thomas Dutronc. Dès le mois de février 2025, il partira en tournée dans toute la France avec sous le bras son quatrième album "Il n'est jamais trop tard".
Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le chanteur Thomas Dutronc, en septembre 2024. (JOEL SAGET / AFP)

Quand Thomas Dutronc est apparu sur le devant de la scène, et même si le jazz manouche ne correspondait en rien à leur style de musique, il est vite apparu qu'il était un savant mélange entre la discrétion et l'élégance de sa mère, Françoise Hardy, et le côté drôle et rock de son père, Jacques Dutronc. Il est aussi vite apparu qu'il allait compter dans le paysage musical. Le succès de son premier album en est la confirmation. Tout comme Frenchy devenu le disque de jazz le plus vendu en France en 2020 et le deuxième dans le monde. Avec à ses côtés des artistes tels qu'Iggy Pop, Diana Krall ou encore Jeff Goldblum. À partir du mois de février 2025, il sera en tournée dans toute la France pour interpréter les titres de son nouvel album Il n'est jamais trop tard, soit 11 histoires écrites avec David Chiron, son ami de toujours.

franceinfo : Dans Il n'est jamais trop tard, vous nous racontez l'amitié, l'amour, l'importance des relations humaines et en arrière-plan, finalement, la transmission. Est-ce que vous êtes tous ses ingrédients ?

Thomas Dutronc : Je ne sais pas. On a un bon accueil de la presse pour ces nouvelles chansons. J'ai aimé le fait que tu les appelles des histoires parce que c'est un peu l'envie que j'ai eue. Chaque chanson nous emmène, nous entraîne, nous donne une émotion, quelque chose. On a eu le temps de bien les travailler et je suis attaché à toutes les chansons. Beaucoup disent que c'est mon meilleur disque. J'en suis content. Je trouve aussi, mais on a du mal à avoir du recul. À chaque album, l'artiste arrive en disant : "c'est mon meilleur, c'est génial !" C'est rare qu'un mec arrive pour vendre son nouveau truc en disant que c'est un peu pourri. J'ai vu ma mère le faire. En promotion à la télévision, obligée de chanter J'écoute de la musique saoule, en disant : "oui, ce n'est pas ma chanson préférée du disque". Ce, en quoi elle avait raison, d'être franche.

Cet album laisse transparaître un côté très romantique et finalement nostalgique. Votre mère adorait cette partie de votre personnalité. Elle n'a pas eu le temps d'écouter cet album. Que gardez-vous d'elle ?

Je suis un petit garçon qui a perdu sa maman. Je crois que quel que soit l'âge, on redevient petit garçon. On se souvient de ces moments partagés de l'enfance. Ce n'est pas très drôle. Il y a d'autres choses plus réjouissantes dans la vie. Mais voilà, je pense beaucoup à elle et c'est vrai que ça manque un peu. Elle m'aurait soutenu dans toutes ces promotions, elle aurait suivi tout ça. J'aurais eu une bonne alliée. C'était un peu ma première fan donc c'était agréable de la voir quand j'étais en promo et que je sortais un nouvel album.

La musique vous a toujours accompagné et bercé. Que représente-t-elle ?

Personnellement, je fais une petite séparation entre chanson et musique. Pour moi, ce n'est pas pareil et j'adore vraiment les deux. C'est vrai qu'au départ, c'est la musique pure qui m'a attiré. Écouter Bach ou Mozart, ou des grands jazzmen, c'est fantastique. En attendant de vous voir pour l'émission, j'écoutais du Wes Montgomery, l'album Boss Guitar. Avec sa façon de jouer, on rentre dans un univers un peu parallèle, c'est presque un peu mystique, ça vous fait rêver, ça vous emporte ailleurs. Après, il y a tout le côté romantique de Chopin. C'est ça le bonheur de la musique, c'est qu'on peut atteindre des émotions très raffinées, très subtiles, qu'on n'atteindrait pas sans ses chansons.

"La musique peut vous donner de l'allant, finalement, c'est une espèce de drogue qui est bonne pour la santé et bonne pour l'âme."

Thomas Dutronc

à franceinfo

Il n'est jamais trop tard, c'est ça ? C'est l'envie de partager des moments avec les autres, de faire en sorte qu'on aille mieux. Et c'est étonnant d'ailleurs, parce que le titre de l'album est né à un moment où il était 2 heures du matin ?

Oui, c'est idiot, mais vraiment, ce n'était pas une inspiration. C'est une phrase qui m'est venu. C'était "Il est beaucoup trop tard" parce que j'avais envie d'aller me coucher, en fait. Oui, il devait être 2 heures du matin. Ce qui est compliqué avec celle-là, c'est qu'il y a des textes où j'ai été beaucoup plus rapide, je suis vraiment revenu plein de fois sur le texte. C'est une mélodie qui est assez courte et on ne peut pas rajouter des pieds comme ça en trichant.

C'est votre quatrième album, la voix est beaucoup plus affinée, beaucoup plus posée. J'ai l'impression que le Thomas Dutronc d'hier a grandi, il a mûri, il a perdu en insouciance, mais en même temps, il l'a gardé.

C'est vrai que je me cachais peut-être un peu avant.

"J'ai démarré mon premier album, je ne voulais pas chanter."

Thomas Dutronc

à franceinfo

Je me suis retrouvé chanteur au dernier moment. Alors depuis, je me suis appliqué, j'ai fait des progrès. J'ai rencontré des musiciens extraordinaires et évidemment, la tournée "Dutronc & Dutronc" et les deux albums avec mon père a dû m'apprendre des choses aussi parce que j'ai un petit peu essayé de prendre les choses à bras-le-corps. Je lui disais : "écoute, laisse-toi faire, je m'occupe de tout." Je me mettais la pression, il fallait que ça soit bien parce qu'il est exigeant et très critique. Tout ça m'a fait progresser, de chanter aussi des chansons plus rock et j'ai envie d'aller vers les choses que je ne sais pas faire. Je ne suis pas un grand voyageur, un grand aventurier, en vrai, mais j'aime le voyage que me procurent la musique, les amis et les rencontres.

Rendez-vous pour la tournée qui débutera en février prochain. Hâte d'y être ?

Oui, faire des chansons et être sur scène, ce sont les deux plus grands bonheurs de mon métier.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.